
Les cas d’altercation physiques entre les conducteurs de motos et les agents de la police municipale se multiplient dans la ville de Yaoundé. Ces altercations conduisent parfois aux décès. Le 18 avril 2024, un conducteur et son passager sont décédés au quartier Tongolo. Le conducteur de moto qui fuyait les agents de la police municipale va achever sa course sous un camion d’une société brassicole. En avril 2024, un homme de 65 ans trouve la mort au quartier Nkomkana à Yaoundé. La victime faisait les travaux de rénovation dans une laverie lorsqu’il a vu les agents de la police municipale venus mettre les sabots son sur véhicule. La victime a été rouée de coups mortels. Ces cas de violations des droits sont contenus dans un rapport de monitoring de 26 pages présenté par l’Ong Nouveaux droits de l’homme (NDH), Cameroun ce 25 avril 2025 à Yaoundé. Les violations qui sont généralement justifiés par plusieurs facteurs, notamment une absence de formation des agents de la police municipale ainsi que la non application effective du décret d’août 2022 portant fonctionnement de la police municipale. Ce rapport mentionne plus d’une vingtaine de cas d’altercation recensés en moins de dix mois. Dans le but de poursuivre le plaidoyer pour la réforme de la police municipale et le renforcement des droits de l’homme dans les politiques de sécurité locale, NDH depuis deux ans fait le monitoring, la documentation et le rapportage des violences commises par les agents de la police municipale dans la ville de Yaoundé.
Ce document présente les abus et dérives des agents de la police municipale contre les conducteurs de moto et les populations, les observations transversales du cadre légale du secteur urbain, la réglementation sur les zones interdites et les parkings à l’épreuve du décret du 24 aout portant ainsi que les recommandations. Le rapport de monitoring sur les violations des droits humains vise à interpeller les exécutifs communaux à prendre les mesures pour former les agents de la police municipale au respect des droits humains.
Le monitoring a mis en évidence plusieurs formes de violations des droits humains dans la mise en œuvre du décret d’août 2022 relatif à l’exercice des agents de la police municipale. L’un des constats les plus marquants concerne le droit à l’information. Dans de nombreuses zones urbaines, les interdictions de circulation pour les conducteurs de mototaxis ne sont pas signalées de manière claire. L’absence des panneaux indicateurs ou de marquage au sol rendent ces restrictions invisibles pour les usagers. Ce rapport de monitoring présenté le 25 avril dernier entre dans le cadre du projet de renforcement de la protection des droits humains dans les politiques de sécurité locales. Ce projet de NDH a bénéficié du soutien du service civil pour la paix de la GIZ. Ce projet permet à NDH de mener des actions en faveur d’une police municipale qui respecte les droits de l’homme.