
Ces prisonniers « politiques » seront le 15 mai 2025 devant la Haute juridiction. C’est dans le cadre d’un pourvoi en cassation introduit suite à leur condamnation par le tribunal militaire.
Les 23 prisonniers du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), seront devant la Cour suprême le 15 mai 2025. Ces militants du parti politique dont Maurice Kamto assure la présidence, seront fixés sur leur sort. La Cour suprême a été saisie depuis plusieurs mois dans le cadre d’un pourvoi par le collectif d’avocats Sylvain Souop. C’est ledit collectif qui assure la défense des personnes interpellées, gardées à vue, avant d’être condamnées en décembre 2021 par le tribunal militaire de Yaoundé. Il reviendra à la Cour suprême de confirmer ou de casser les décisions de condamnation prise à l’encontre de ces militants du Mrc. Ces détenus ont été condamnés pour la plupart à une peine de sept ans d’emprisonnement ferme. Leur arrestation est liée à la manifestation pacifique organisée en septembre 2020 par le Mrc. Ladite manifestation visait à dénoncer la crise anglophone qui sévit depuis 2016 dans les régions du Nord-Ouest et Sud-ouest Cameroun. Ils protestaient également contre l’organisation des élections régionales et appelaient à la révision du code électoral pour garantir un scrutin libre, crédible et indépendant. La manifestation considérée comme pacifique pour les militants du Mrc avait mal été perçue par les autorités, lesquelles autorités ont procédé à l’interpellation des centaines des manifestants dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Dschang et d’autres villes du pays. Ces 23 détenus attendus devant la Cour suprême ont été reconnus coupables des faits de tentative d’insurrection d’atteinte à la sureté de l’Etat. Après les peines prononcées par le tribunal militaire, la Cour d’appel avait été saisie par le collectif d’avocats Sylvain Souop. L’appel interjeté devant la Cour d’appel avait été rejeté.
Dans le cadre des manifestations pacifiques organisées par le Mrc, 593 personnes avaient été interpellées et placées en détention provisoire. Certains parmi ces 593 personnes ont purgé leur peine tandis que d’autres avaient été libérées après avoir passé plus de deux mois en détention provisoire. A ce jour, 38 militants du Mrc sont toujours emprisonnés. Depuis deux ans, le Groupe de Travail sur la détention arbitraire, un organisme mandaté par l’Onu regroupant les experts indépendants des droits humains avait appelé à la libération immédiate des personnes arrêtées. Le Groupe de Travail sur la détention arbitraire ainsi que plusieurs autres organismes de défense des droits de l’homme n’ont jamais cessé de qualifier d’arbitraire les arrestations et détention dont les militants d’un parti d’opposition ont été victimes.