Policiers et gendarmes ont encerclé la maison du président national du Front pour le changement du Cameroun (Fcc) samedi 02 novembre 2024 à Douala.
Samedi 02 novembre 2024, le domicile de l’honorable Jean Michel Nintcheu, sis au quartier Ndogpassi à Douala, a été assiégé dès les premières heures de la journée par des hommes en tenue. L’homme politique a été alerté en premier de ce que sa maison est encerclée par les forces du maintien de l’ordre, par un coup de fil de la femme de ménage. Cette dernière qui a tenté de gagner la résidence autour de 6h30 s’est vue refuser l’accès par des policiers. « Ces policiers, gendarmes et Gso armés et en tenue de combat lui ont indiqué qu’ils avaient reçu des instructions pour que personne n’entre chez moi ni n’en sort », indique Jean-Michel Nintcheu, le président national du Front pour le changement du Cameroun (Fcc). Quelques minutes après, c’est le chauffeur de l’homme politique qui signale son interdiction à accéder à la résidence de l’ex-président régional du Social Democratic Front (SDF).
Les policiers et gendarmes maintiennent le blocus devant ledit domicile situé à proximité du commissariat de sécurité publique du 14ème arrondissement. Les hommes en tenue font bientôt face aux éclats de voix des militants du Fcc. Ces derniers essayent de pénétrer dans le domicile de l’homme politique ce samedi, où une réunion du comité national de leur parti est prévue à 11h. Certains militants, dépités, haussent le ton. D’autres menacent d’en venir aux mains avec des policiers. Mais l’étincelle ne prend pas. Jean Michel Nintcheu fait le lien entre ce déploiement inhabituel et la réunion du comité national de son parti. Il envoie un message au gouverneur de la Région du Littoral pour attirer son attention sur ces faits qu’il considère d’une « extrême gravité ».
« Siège illégal »
« Je lui ai informé de ce que ma maison est assiégée. Il m’a demandé de lui envoyer la lettre de convocation de la réunion. Ce que j’ai fait. Il y a eu un allègement du dispositif après autour de 10h», fait savoir le président du Fcc qui dit rendre hommage à ses camarades qui ne se sont pas laissés intimidés. Il soutient également qu’une réunion dans un domicile privé ne saurait donner lieu à un trouble à l’ordre public. « Puisque c’est moi qui assure l’ordre public dans mon domicile », souligne-t-il. Dans une déclaration en ligne, Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a qualifié d’illégal le siège du domicile de l’honorable Jean Michel Nintcheu qui soutient sa candidature en vue de l’élection présidentielle prochaine. «Halte à la barbarie politique à la veille d’un scrutin présidentiel décisif pour le Cameroun », a écrit le leader du Mrc qui indique que « l’attaque du domicile privé d’un député de la nation, dirigeant national d’un parti politique représenté à l’assemblée nationale et dans les municipalités est un chiffon rouge que le pouvoir gagnerait à cesser d’agiter, dans l’intérêt collectif du pays ».
La réunion du comité directeur du Front pour le changement du Cameroun (Fcc) prévue samedi à 11h a finalement débuté autour de 14h. Les cadres du parti notent que l’ordre du jour a été allégé pour permettre aux camarades venus d’autres localités à l’instar de Melong, Edéa, Yaoundé, Buéa ou Limbé, de rejoindre ensuite leur famille sans difficultés. Le parti relève que la réunion avait pour objectif d’évaluer les activités sur le terrain. Une réunion ordinaire de la direction du parti qui a débouché sur deux résolutions majeures. Le président du Fcc indique que la première est relative à la date du congrès fixée du 14 au 16 mars 2025. Dans la deuxième résolution, le Fcc appelle à la démission de Erik Essousse, le directeur général d’Elecam, en lien avec le problème «d’empreintes biométriques ».