
Dans son tout premier recueil de poèmes, Marie Laure Mbi Mandop promène ses lecteurs dans les afflictions de ce sentiment qui peut à la fois apporter du bonheur et de l’abattement.
L’amour est au centre de l’existence humaine. Chaque personne aimerait expérimenter ce sentiment dans ses différentes relations. Ces expériences peuvent apporter dans certains cas du bonheur et dans d’autres des souffrances multiformes. Le tout premier recueil de poèmes de Marie Laure Mbi Mandop « Tourments d’amour », présente l’amour dans ses diverses facettes. À travers ce titre thématique, l’auteure pose les jalons de ce fossé entre le rêve et la réalité. La jeune fille sur la première de couverture, le regard songeur, témoigne à suffisance la dualité de la vie.
L’illusion d’être aimé
L’amour en soi ne fait pas souffrir mais c’est l’illusion d’être aimé qui fait souffrir. Dans notre société, les gens souffrent beaucoup par manque d’amour, à cause de l’hypocrisie, du mensonge. Vous pouvez vivre avec quelqu’un 10 ans, il vous cache son vrai visage, bien après, vous vous rendez compte que vous avez été leurré », indique l’auteure. Les Hommes utilisent l’amour qui est censé rendre heureux pour attrister les autres. « Si l’amour procure du plaisir. Si l’amour est signe de désir. Pourquoi souffrir en amour », écrit l’auteure à la page 36. Inspiré des réalités sociétales, ce recueil de 52 poèmes a comme fil rouge l’amour. Sur un ton lyrique, Marie Laure Mbi Mandop soulève des problématiques liées entre autres à l’ingratitude des amis, au tribalisme, au conflit de générations, au manque de dialogue dans les couples, à la tragédie de reconquête de l’être aimé, à la solitude, à l’hypocrisie en milieu professionnel, à la liberté, à l’espoir, à l’impossibilité de rattraper le temps perdu. Dans une langue simple, accessible et même familière (La vie ne te donne pas du lait, page 43), la poète promène le lecteur à travers les vers libres dans les crises émotionnelles que l’on retrouve dans la vie sociale, professionnelle, amoureuse et même familiale. Pour rendre ses poèmes plus attrayants, l’auteure utilise différentes figures de style telles que l’antiphrase, l’anaphore, l’euphémisme, la métaphore, l’oxymore, l’anaphore.
A chacun de définir ses émotions
Marie Laure Mbi Mandop a choisi de faire abstention de la ponctuation. Ce choix n’est pas anodin selon Pierre Tabue, le préfacier. Elle laisse la latitude à chaque lecteur d’adopter le rythme qui lui convient et de définir ses émotions. On peut aussi y voir, le désir de la poète de rompre avec les conventions, un désir de sortir des sentiers battus pour s’affirmer et ainsi établir une liberté dans son expression. Marie Laure Mbi Mandop est Tikar de Bankim. Cette mère de famille et épouse consacre son temps libre à l’écriture. Elle pratique cette passion depuis le secondaire. « Je ressens du plaisir à écrire pendant mes temps perdus Je m’amuse seule à décrire Pour parcourir mon vécu Cela me rassure que je ne suis pas inutile Plutôt un génie », p 26. Produit aux Editions Proximité, « Tourments d’amour » est un livre pédagogique. Un miroir de nos réalités à lire et à faire lire.
Marie Laure Mbi Mandop
Tourments d’amour
Editions Proximité
Poésie
95 pages