
Cette problématique a été l’objet d’une table ronde regroupant les femmes Maires et conseillères municipales, en présence du Haut-Commissaire du Canada au Cameroun, organisée par Search for Common Ground, ce 04 mars à Yaoundé.
Le décor de cette table ronde organisée par Search of Common Ground regroupant les femmes Maires et conseillères municipales de la région du Centre a été planté dans le premier exposé par la représentante du ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), Bernadette Françoise Bekono, démontrant la faible représentativité de la femme, en deçà de la norme, à la gestion des affaires de la cité. Ce qui reste un véritable défi à relever pour prétendre à l’égalité des sexes dans les structures et processus démocratiques. Tenez par exemple sur les 360 Communes que compte le Cameroun pour l’exercice 2020-2025, 39 seulement sont Maires, alors que 327 sont des Maires-adjointes. Par ailleurs, les femmes représentent 32% des membres de l’Assemblée nationales et 33% au Sénat. De même, on peut parler d’environ 10% de femmes occupant des postes clés au sein du gouvernement dans son ensemble, à tous les niveaux de l’administration gouvernementale et dans les postes de leadership politique clés au niveau décentralisé. « N’acceptez plus d’être adjointe au Maire lorsque le listes sont constituées. Cherchez à être Maire », leur a conseillé la représentante du Minproff.
De quoi enflammer le débat entre les femmes Maires du même bord politique, le Rdpc, sur la base du thème « Démocratie, décentralisation et paix : Contribution des femmes Maires et conseillères municipales au Cameroun ». Certaines Maires ne sont pas allées du dos de la cuillère pour indexer le Minproff qui ne fait rien pour accompagner les femmes à renforcer et accroître leur présence dans la sphère politique. « Quel est le rôle du Minproff ? Combien de femmes ont été formées pour être des leaders ? », s’est interrogée une participante. Avant de proposer : « Il est temps pour le gouvernement de préparer les femmes leaders ». Et pour cela, il faut créer des incubateurs des femmes leaders, a-t-on indiqué. Et une intervenante de préciser les femmes n’ont jamais le temps, quand elles sont sollicitées pour suivre une formation.
Les travaux se tenant dans la salle des actes de la Commune d’arrondissement de Yaoundé VII, ont connu la présence de Lorraine Anderson, le Haut-Commissaire du Canada au Cameroun. « C’est une bonne initiative, parce que c’est l’occasion pour toutes les femmes qui s’occupent de politique au niveau municipal ici dans la région du Centre, d’échanger entre elles pour déterminer comment elles peuvent ouvrir la porte pour plus de représentation des femmes. C’est important d’avoir l’égalité de genre dans tous les aspects de la vie. Et dans le cadre de la décentralisation, c’est un très grand moyen de discuter, comme on peut le faire sur le terrain. Pour nous, c’est une façon de faciliter et de soutenir les priorités du Canada, en ce qui concerne égalité de genre et en même temps la décentralisation », a-t-elle souligné.
« Une femme qui n’est pas éduquée, formée ne peut pas enseigner elle-même à son tour »
Quant à Tatiana Lobè, la représentante pays de Search for Common Ground, en s’interrogeant, elles-mêmes comprennent quel est leur rôle. « Nous espérons qu’avec une telle activité, elles puissent devenir fortes et à même de porter le processus de participation politique d’inciter les autres femmes au niveau des communautés en prêchant par l’exemple. Mais, une femme qui n’est pas éduquée ne peut pas enseigner elle-même à son tour. Donc, c’est une table ronde d’éducation, d’information, de partage, qui va permettre aux différentes femmes de rentrer dans leurs communautés et d’impulser cette dynamique-là en renforçant la participation politique, en renforçant les processus de décentralisation ; comprenant leur rôle en matière de décentralisation. Mais aussi, en influençant les mécanismes de paix et de prévention des conflits au niveau communautaire », a expliqué Tatiana Lobè. La représentante pays de Search for Common Ground qui a ainsi saisi l’occasion de la célébration de la 40ème édition de la Journée internationale de la femme pour organiser cette table ronde. « Il était important pour les femmes de se questionner sur leur participation au processus de démocratie, d’avancement politique. Mais aussi la question de la décentralisation. Comment est-ce qu’elles le vivent ; comment est-ce qu’elles participent aussi à ce processus-là ; et enfin pour les questions de paix, notamment comment est-ce qu’elles sont impliquées dans la résolution des conflits au niveau communautaire en tant que femmes Maires ; quelles sont leurs contributions pour faire avancer la paix et pour promouvoir aussi la paix au sein de leurs communautés », espérait Tatiana Lobè.