Animé par Fabiola Ecot, productrice d’exposition, Alioum Moussa, plasticien et scénographe et Hassan Njoya, médiateur socio-culturel, l’atelier s’est tenu samedi dernier à Yaoundé.
« En tant qu’étudiant, vous êtes tous des rêveurs et rêveuses. C’est le moment de vous faire rêver pour un métier qui n’a pas encore pignon sur rue au Cameroun, la scénographie mais qui essaie tant bien que mal, grâce à des volontaires, des passionnés comme nous de vivre », déclare Alioum Moussa devant une assistance qui boit ses paroles comme du petit lait. Ce samedi 16 novembre au Centre international pour le patrimoine culturel et artistique (CIPCA), l’ambiance est studieuse. Une quinzaine d’étudiants venus de l’université de Yaoundé 1, des Instituts des Beaux-Arts de Nkongsamba et de Foumban, des professionnels des industries créatives et culturelles prennent part à une master class animées par trois professionnels expérimentés dont Alioum Moussa, qui par la force de son travail, s’est imposé comme un scénographe de référence.
Intitulée : « Conception d’exposition, scénographie d’exposition et médiation d’exposition en lieux conventionnels et non conventionnels », la master class s’est tenue dans le cadre des activités de la phase trois du Cameroonian cultural network, (Ccn). Lancée officiellement en juillet 2024, cette phase met l’accent sur le recyclage des professionnels des industries créatives et culturelles dans plusieurs secteurs. Après une master class sur le théâtre et les arts vivants aux Laboratoire du Théâtre Othni à Titi Garage, une seconde sur la pédagogie de la transmission musicale à Douala, l’atelier sur la scénographie d’exposition est la troisième organisée cette année. L’initiative de cette session de recyclage est de Fabiola Ecot Ayissi, directrice du CIPCA. « La master class est proposée par le CIPCA dans le cadre des activités du CCN. C’est un projet de mise en réseau des espaces culturels pour faire circuler les propositions artistiques et pour former les espaces en question.
En tant que membre du board du CCN, nous proposons cette master class sur le montage d’exposition parce que nous sentons un besoin au plan national de comprendre ce qu’est une exposition, de comprendre aussi qu’une exposition ne se monte pas nécessairement dans un espace dédié, conforme, conventionnel. L’exposition peut aussi être acceptée dans un espace non conventionnel qui n’est pas une galerie d’art, qui n’est pas un musée, qui n’est pas un atelier d’artiste », explique la productrice d’exposition. La formation a été conçue de manière à pouvoir répondre avec précision aux préoccupations des professionnels. » Nous avons divisé cette master class en 3 parties avec trois intervenants J »ai animé la première partie qui consistait à montrer en tant que commissaire d’exposition quel était mon rôle et quel était mon expérience dans ce contexte et quelle était ma méthode de conception, comment est-ce que l’on passe de l’idée d’une exposition à sa réalisation », précise Fabiola Ecot Ayissi en soulignant que l’atelier s’adresse à des personnes qui ont déjà une formation dans le domaine. « Ils ont eu des questions assez pointues et ce qui fait que les échanges sont très riches puisque nous avons des médiateurs culturels, des étudiants, des artistes et des animateurs culturels », fait-elle savoir. Très à l’aise dans son rôle de professeur de circonstance, Alioum Moussa a pris beaucoup de plaisir à entretenir les participants sur la scénographie d’exposition. « C’est important de partager notre expérience du terrain avec des jeunes, des étudiants qui ont envie de compléter leurs tissus académiques, de s’imprégner des différentes réalités communes. Il y a beaucoup de manquements dans notre domaine qui sont un frein pour le développement de la scène artistique dans nos villes à Douala, Yaoundé et dans le Cameroun en général », souligne le plasticien qui milite pour la valorisation de l’expertise locale. « Généralement dans des festivals, on a toujours l’expertise qui vient d’ailleurs et parfois ces expertises ne sont pas adaptées aux réalités locales. Pour moi, il était question d’adapter la pratique de la scénographie à notre contexte », précise le plasticien.
Médiateur socio-culturel, Hassan Njoya a animé le module sur la médiation et la communication. Son approche était à la fois théorique et pratique. « Cette formation répond au besoin du recyclage des personnels des espaces culturels partenaires du CNN. J’interviens dans le contexte de la médiation autour des différents concepts. C’est quoi la médiation, quelles sont les approches de médiation, quels sont les outils du médiateur entre autres », a-t-il expliqué.