C’est le contenu d’un communiqué commis par les avocats de cette fédération hier, 24 octobre 2024, dénonçant du même coup l’esprit de corruption qui gangrène l’instance internationale.
L’article 1.6.3 des Règlements généraux de la FIVB (Fédération internationale de volleyball) dispose que pour qu’une élection soit valide au sein du Fédération sportive, il faut qu’elle soit convoquée par le président sortant et que le PV (Procès-verbal) qui sanctionne l’issue de l’élection soit signé à la fois par le président entrant et le président sortant. C’est ce qui s’est passé en 2013. Le président sortant Louis Majoré Timba avait organisé le processus électoral normalement. Mais, il avait été battu à l’élection fédérale par Julien Serge Abouem. Ces deux acteurs du volleyball avaient apposé chacun sa signature du le PV de cette élection, qui avait été transmis à la FIVB.
En 2022, une crise est née au cours du renouvellement des organes dirigeants des Fédérations sportives civiles nationales, au sein de la Fédération camerounaise de volleyball (Fécavolley). Au bout d’une part, une assemblée générale élective tenue nuitamment dans la salle des conférences du ministère des Sports, ayant consacré l’élection de Bello Bourdane comme président. D’autre part, une Assemblée générale tenue à l’hôtel Hilton de Yaoundé, diffusée en direct sur les antennes de la CRTV télé, ayant consacré Julien Serge Abouem comme président de la Fécavolley. Le ministère des Sports et le Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC) ont validé l’élection de Bello Bourdane, ignorant celle de Julien Serge Abouem. Dans le même temps, des procédures en annulation de de l’élection de Bello Bourdane, tenue avec plusieurs irrégularités, ont été engagées par l’exécutif conduit par Serge Abouem. Les juridictions jusqu’à la Cour Suprême ont invalidé l’élection de Bello Bourdane.
La curiosité, est que Bello Bourdane a été reçu et reconnu par les instances internationales de volleyball, notamment la CAVB (Confédération africaine de volleyball) et la FIVB. Julien Serge Abouem et les acteurs de la Refondation +, croyaient pourtant tenir Bello Bourdane. Sachant qu’il ne peut produire aucun PV de son élection car, Julien Serge Abouem devrait y avoir au préalable, apposé sa signature. Ce qui n’a jamais eu lieu. Pendant ce temps, le matricule budgétaire pour décaisser les moyens financiers dédiés aux compétitions organisées par la Fécavolley a été attribué à Julien Serge Abouem. Le ministre des Finances, ayant clairement indiqué à son collègue des Sports, dans une correspondance datée du 15 juillet 2024 qui a la qualité de président de la Fécavolley. « Conformément aux documents de justice en possession de mes services techniques, il n’est pas possible de donner une suite à votre demande d’attribution d’un matricule budgétaire à monsieur Bello Bourdane en qualité de président de la Fédération camerounaise de volleyball », signait Louis Paul Motaze.
Une sortie de bonne foi de la présidente de la CAVB, mais qui a trahi
La sortie de Bouchra Hajij, la présidente de la CAVB, est venue trahir l’opération qui a été faite au niveau de la FIVB, le 13 octobre dernier, lors de son séjour au Cameroun. « Elle déclare avoir reçu de la FIVB, sur transmission du Minsep et du CNOSC, un Procès-Verbal d’élection attestant l’élection de monsieur Bello Bourdane à la tête de la Fédération camerounaise de volleyball », rappellent Me Essimi et Me Eric Bisso, les conseils de la Fécavolley, dans leur communication d’hier. Alors, problème : « Le PV d’élection envoyé à la FIVB serait un faux PV d’élection qui contiendrait la signature imitée de monsieur Abouem A Boull, dans le but de se conformer à l’article 1.6.2 des Règlements généraux de la FIVB ». Et les conseils de la Févavolley de conclure : « on comprend qu’il y a une collusion mafieuse ainsi qu’une corruption agissante entre certains cadres de la FIVB, le ministère des Sports du Cameroun et le Comité national olympique et sportif du Cameroun. Qui a signé à la place de monsieur Abouem A Boull dans un PV transmis à la FIVB ? Pourquoi la FIVB a reconnu avec réserve jusqu’aujourd’hui la soi-disant élection de Bello Bourdane ? … Certainement pour se couvrir au cas où la supercherie venait à être découverte et pour que sa responsabilité ne soit pas engagée », concluent-ils.
Le chef de département juridique de la FIVB indexé
Les avocats de la Fécavolley sont allés jusqu’à identifier le chef de département juridique de la FIVB, l’Allemand Stephen Bock, comme la pièce essentielle de ce « système mafieux de corruption internationale ». Stephen Bock, reconnu comme ami de Peter Nonnenbroch, l’entraîneur national dames et messieurs, revenu aux affaires avec l’arrivée de Bello Bourdane à la tête de l’autre Fécavolley dite Réconciliation. « Les organisations internationales qui servent les intérêts des corrompus, qui sont, soit des personnes, soit des groupes de personnes, soit des multinationales nus imposeront un jour un président de la République de leur choix au mépris de ce que le Conseil constitutionnel aura décidé à l’issue du processus électoral, en application de la Constitution, et les lois et Règlements de la République du Cameroun », préviennent les conseils de la Fécavolley, au regard de ce qui s’est tramé au sein de la FIVB pour créer une crise, un bicéphalisme au sein de l’une des meilleures Fédérations sportives civiles nationales, qui commençait à faire rêver les Camerounais. Imiter une signature sur un PV d’élection serait suicidaire, si la FIVB l’a admis ainsi. La suite de ce feuilleton s’annoncerait alors corsée.
Author: Achille Chountsa
Passionné de sports et du travail bien fait
