Face à la recrudescence du fléau, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille sonne l’alerte et prône la tolérance zéro. La campagne des 16 jours d’activisme contre lesdites violences a été lancée le 25 novembre 2024.
Diane Eyango est décédée le 18 novembre 2023 à Douala. Cette jeune femme est décédée après avoir été bastonnée par son époux. Hélène a trouvé la mort en avril 2024 au domicile de son petit ami toujours dans la capitale économique. Cette jeune fille voulait se débarrasser de son petit ami qu’elle accusait de la maltraiter au quotidien. Ce dernier ne voulant pas la laisser a décidé de la battre jusqu’à ce qu’elle décède. Avant qu’elle ne trouve la mort, Hélène avait déposé plusieurs plaintes contre son amant. Une histoire qui fait l’actualité en ce moment est celle d’une congolaise qui est invitée au Cameroun par son compagnon camerounais. Suite à la disparition de la congolaise, au quartier Makepe, les populations ont découvert un sac à poubelle dans un bac à ordures, sac dans lequel les restes de la jeune fille ont été entassés par son compagnon.
En avril 2024, une jeune journaliste a été découpée par son fils. Le corps de la victime a été abandonné dans un cours d’eau au quartier Etoa-Meki à Yaoundé. Selon le ministère de la Promotion de la femme et de la femme, depuis novembre 2023, 67 cas de féminicides ont été enregistrés. Ces cas ont été présentés ce 25 novembre 2024 à l’occasion du lancement de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Clarence Yongo, journaliste et responsable de Griote, un média spécialisé sur les questions de genre explique : « Les raisons des féminicides sont diverses en fonction des cas. Vous avez les cas conjugaux qui sont justifiés par la jalousie, par les complexes de supériorité. Le premier cas enregistré en 2024 concerne une dame qui avait pris l’argent de sa tontine et qui a voulu ouvrir une boutique en son nom. Son époux a refusé que la boutique porte le nom de la femme. Une bagarre a déclenché et la femme est décédée. Nous devons avoir peur avec les chiffres que nous avons. Si on fait une bonne veille, nous aurons plus de chiffres. Les solutions pour lutter contre ce fléau c’est la sensibilisation et l’éducation », explique Clarence Yongo.
En 2023, 66 cas de féminicides ont été enregistrés pour la même période. Au Cameroun, les violences basées sur le genre (VBG), se manifestent sous plusieurs formes. En dehors des féminicides, plusieurs femmes sont victimes des violences conjugales, des mutilations génitales du harcèlement sexuel, des viols etc.
En vue de sensibiliser contre ces fléaux, la 18ème édition de la campagne mondiale baptisée « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre » a été lancée ce 25 novembre 2024 par le ministre de la Promotion de la femme et de la famille. Cette édition est placée sous le thème : « Riposter après les violences ». Une occasion pour sensibiliser contre ce fléau. Les actions entreprises par le ministère de la Promotion de la femme et de la famille pour lutter contre ce fléau s’articulent autour de la dénonciation, de la prévention et de la répression. Il est également question de protéger les survivants des VBG et reconstruire leur vie. Afin de lutter contre les VBG, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille a associé les organisations de la société civile, les autorités traditionnelles, les forces de défense et de sécurité, les autorités administratives et les partenaires des Nations-Unies à l’instar d’Onu femmes dans les activités de prévention et de sensibilisation.