
La promulgation des études Camphia encore attendue permettra aux acteurs de mise en œuvre de propulser le processus d’élimination de ce virus.
Quelques jours après la célébration de la 37ème journée mondiale de lutte contre le Sida, le Cnls (Comité national de lutte contre le Sida) se réunit à nouveau pour discuter d’une question importante liée à cette pandémie. Les premières journées scientifiques de ce comité tenues du 3 au 4 décembre 2024, à Yaoundé, ont été une passerelle pour présenter les nouvelles stratégies envisagées pour lutter davantage contre le Vih-Sida.
Placées sous le thème : « Mettre en œuvre des interventions prioritaires pour l’élimination du Sida au Cameroun », ces journées visent principalement à mobiliser la communauté scientifique, les acteurs de mise en œuvre, les organisations communautaires et à informer la population sur les avancées scientifiques et leur application stratégique afin de renforcer la riposte nationale. « Cette présence démontre que l’engagement collectif est essentiel pour relever ce défi de santé publique. Elle illustre également l’intérêt et la détermination des acteurs à progresser de manière coordonnée vers l’élimination du Vih-Sida au Cameroun d’ici 2030. Les études Camphia tant attendues permettront d’accélérer ce processus d’élimination. Les mesures sont déjà en cours d’implémentation, mais nous réfléchissons encore à la manière d’aller plus loin dans la lutte contre le Vih, notamment pour prévenir la transmission verticale de la mère à l’enfant », a précisé Dr Manaouda Malachie, le Minsanté et président du Cnls.
Depuis les années 80, le Vih a provoqué une crise sanitaire mondiale, jusqu’à l’avènement des thérapies antirétrovirales en 1996, marquant un tournant décisif. Aujourd’hui, grâce aux avancées scientifiques, les personnes vivant avec le Vih contrôlent le virus, améliorent leur qualité de vie et préviennent sa transmission. Malgré ces progrès, le virus demeure un défi majeur de santé publique pour de nombreux pays à travers le monde, et plus particulièrement pour les pays en développement. « Ce défi nécessite une approche inclusive et intégrée, ciblant spécifiquement les populations les plus vulnérables par le biais d’actions à fort impact. La thématique choisie souligne d’ailleurs l’importance d’orienter nos actions vers des interventions prioritaires, concrètes et adaptées aux réalités locales », relève le Minsanté.
Ces dernières années, les recherches sur le Vih ont conduit à des avancées significatives dans plusieurs domaines essentiels, notamment en matière de prévention. On observe une amélioration des outils de protection, tels que la PTME option B positive, la prophylaxie pré et post-exposition au Cameroun, ainsi que des préservatifs de diverses qualités. En ce qui concerne le traitement, de nouvelles thérapies innovantes ont été développées, incluant des molécules à action prolongée qui réduisent la stigmatisation et améliorent l’adhésion au traitement. Ces initiatives sont d’ailleurs reconnues pour leur potentiel à accélérer le processus d’éradication du virus. Au niveau de la recherche, de nouvelles explorations sont en cours pour empêcher la transmission verticale du Vih et pour mieux comprendre la variabilité du virus qui persiste. Ce programme de lutte contre la pandémie vise tout simplement à garantir de meilleures conditions de vie pour les populations infectées ainsi que pour celles qui ne sont pas affectées.
Roseline Ewombe Eboa (Stagiaire)