
Ancien superviseur d’audit chez Ernst & Young (1992-1996), diplômé de HEC et de l’université Paris Dauphine, Célestin Tawamba s’est tissé un réseau de relations qu’il entretient savamment.
Son carnet d’adresses, il l’a constitué lorsque, quittant la multinationale en 1996, il devient directeur financier chez le forestier d’origine libanaise Hazim, qui exploite plusieurs concessions dans la forêt camerounaise. Il quitte Hazim en 2001, tout en gardant l’affection du patron libanais. Lequel l’aide à voler de ses propres ailes, en dépit de la défiance initiale des banquiers. Tawamba s’appuie ainsi sur son expertise et sa crédibilité (« je paie toujours mes dettes ») pour bâtir un groupe prospère. « Il a mis les pieds dans un secteur qu’il connaissait.
En tant que financier et auditeur il peut avoir une vue systémique de l’entreprise », explique Williams Domche, responsable de la fiscalité au sein du groupe. Manager avisé, Tawamba a aussi su déléguer et la machine de Cadyst est plutôt bien huilée. « Dans l’organisation qu’il a mise sur pied il n’est plus indispensable. Il a des hommes sur qui s’appuyer de manière sereine dans le Top management et dans différentes strates de la société », ajoute Domche. Les affaires et du cœur « Dès le début de l’aventure il m’a dit : « tu m’arrêtes toutes tes petites consultations que tu fais à côté ». On n’était pas sûr de réussir mais je l’ai suivi, c’est un leader », se rappelle Jean Robert Foyen, lieutenant de la première heure et temoin des tous premiers pas du groupe en 2002 sur le label La Pasta.
Intransigeant et rigoureux, Célestin Tawamba sait tirer le meilleur de ses employés pour lesquels il sait aussi se montrer généreux. Foyen raconte : « un jour alors que nos résultats s’améliorent, il me demande de préparer des fiches d’augmentation de salaire pour le personnel. J’ai alors la faiblesse d’inclure mon nom et de m’aménager une petite revalorisation. A la réception du document il s’énerve et m’interroge : « est-ce que tu sais ce que j’avais prévu pour toi ? ». Au final je reçois une augmentation de 75 pour cent ». La gratitude de Joseph Ewutekong, en charge de la logistique, envers son patron est toute aussi immense : « il a dépensé plus de 50 millions de Fcfa de sa poche pour me faire opérer du cœur en France, combien de patrons feraient ça ? », s’extasie-t-il. « C’est un homme plaisant et agréable mais aussi dur au travail. Il te piétine quand tu bosses mal et te récompense quand tu fais bien », avance Foyen. « C’est un féru de travail qui dort peu et s’autorise très peu de distractions.
Il reste imperturbable et a une foi en Dieu inébranlable », complète Ewutekong. Adepte des Arts Martiaux, Célestin Tawamba aime à soigner son corps. C’est aussi un féru de l’image, de l’esthétique, de la propreté. « Il n’aime pas voir les gens mal habillés il nous a tous transmis ce péché mignon », s’amuse encore Joseph Ewutekong.