Me Richard Tamfu s’opposait à l’arrestation « illégale » d’une de ses clientes lorsqu’il été brutalisé. L’Ordre des avocats au barreau s’indigne et dénonce une barbarie de trop.
72h pour faire la lumière et établir les responsabilités sur l’affaire Me Richard Tamfu, avocat au Barreau du Cameroun contre les éléments de Groupement de gendarmerie du Littoral à Douala. L’incident à l’origine de l’enquête a eu lieu ce 27 novembre 2024. Le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie veut voir clair dans cette affaire. Cet incident intervient moins de deux semaines après une note du secrétaire d’Etat à la Défense, note à travers laquelle cette autorité instruisait à ses éléments de prendre toutes les dispositions pour mettre fin aux multiples cas d’interpellation abusive et arbitraire dans leur ressort de compétence, ainsi que les traitements cruels et inhumains dans les cellules.
Ce 27 novembre, les éléments du Groupement de gendarmerie du Littoral ont procédé à l’enlèvement de Me Richard Tamfu, avocat au Barreau du Cameroun. Ils l’ont ensuite embarqué de force dans un pick-up de la gendarmerie avant de le piétiner devant une foule apeurée et médusée. Victime d’un traumatisme suite aux multiples sévices corporels, l’avocat a été interné à l’hôpital Laquintinie de Douala.
Selon les informations relayées par l’Ong Mandela Center international, l’avocat a été interpellé parce qu’il s’opposait de manière légitime à l’interpellation d’une de ses clientes invoquant le respect des procédures. Les gendarmes venus pour interpeller la cliente de maitre Richard Tamfu, n’avaient aucun document légal comme l’exige la loi. Les images de cette scène de barbarie des forces de défense et de sécurité continue de susciter émoi et stupéfaction dans la classe politique. Cabral Libii député du PCRN et Maurice Kamto, président du MRC ont réagi pour exiger que les gendarmes à l’origine de cet incident soient interpellés. Ces leaders politiques dénoncent une humiliation et une torture dont un avocat au barreau du Cameroun a été victime de la part des gendarmes zélés. Les organisations de la société civile dénoncent également ce traitement réservé à un avocat en plein exercice de ses fonctions. Dans un communiqué, l’Ordre des avocats du Cameroun, à travers le bâtonnier dénonce une barbarie des forces de maintien de l’ordre et de sécurité. Selon l’Ordre des avocats, ces actes portent compromettent la collaboration entre les avocats et les forces et maintien de l’ordre et portent atteinte aux droits humains des citoyens.
En septembre dernier, Me Assiene Aboyoyo, avocat au barreau du Cameroun a été brutalisé à Bafia par les policiers alors qu’il assistait un client. En 2020, Me Amungwa, avocat au barreau du Cameroun avait été interpellé à Yaoundé par les éléments de la gendarmerie alors qu’il assistait un client. Compte tenu des multiples arrestations et intimidations que subissent les avocats dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, un arrêt de travail a été observé en 2019 et 2020 dans les toutes les juridictions du Cameroun par les avocats. Les avocats continuent d’exiger une collaboration saine avec les forces de défense dans le cadre de l’exercice de leur fonction. L’incident entre les éléments du Groupement de la gendarmerie du Littoral et Me Richard Tamfu, intervient au moment où le Cameroun fait l’objet des graves accusations de torture par les instances internationales. Selon le Comité de Lutte contre la Torture des Nations-Unies, le Cameroun est parmi les six pays dans le monde où les actes de torture des forces de défense et de sécurité sont perpétrés.