Pour complicité active de violation d’une précédente suspension des services au public, la compagnie Princesse voyages écope également d’un arrêt complet de ses activités pour 7 jours.
Pour la deuxième fois en l’espace d’un mois, la compagnie de transport Trésor voyages, très active sur les lignes Bafoussam-Yaoundé et Bafoussam-Douala, vient d’écoper d’une sanction. Dans un communiqué du 12 juillet 2024, le ministre des Transports ordonne « la prorogation d’une durée de sept jours, de la suspension à titre conservatoire de l’exploitation des services de transport routier interurbain » par cette entreprise, pour récidive. Pour comprendre cette autre sanction que certains pourraient assimiler à de l’acharnement, il faut rappeler qu’en date du 5 juillet 2024, le ministre des Transports avait déjà ordonné l’arrêt des activités de cette compagnie pour une durée de sept jours également, à la suite de l’accident de la circulation survenu le 1er juillet à Santchou, lequel avait fait 5 morts et près de 60 blessés. Outre que l’entreprise de transport n’a pas respecté son engagement de « mettre en œuvre un certain nombre de mesures en vue de garantir la sécurité des passagers pendant cette période d’arrêt des activités », elle a triché.
Selon le régulateur, Trésor voyages a délibérément contourné la sanction, « en procédant à l’enregistrement des passagers et au chargement de ceux-ci dans ses terminaux par les bus de la compagnie Princesse voyages ». Pour cette raison, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe a aussi décidé de la suspension à titre conservatoire, de l’exploitation des services de transport routier interurbain par la compagnie Princesse voyages, coupable de « complicité ». La nouvelle suspension fait obligation à Trésor voyages et Princesse voyages d’immobiliser toute la flotte des deux entreprises.
Hier dimanche, 14 juillet 2024, à 13h, heure où les voyageurs en direction des métropoles commencent à affluer, le terminal de Trésor voyages, au lieudit « agences », au quartier Ndiangdam à Bafoussam, était fermé. De nombreux bus étaient rangés dans les quais et une ficelle banale attachée au-devant, comme pour dire « interdit d’accès ». L’agence ne fonctionne pas. Mais on peut bien apercevoir à travers les couloirs qu’il y a, garés les uns à côté des autres, des bus marqués des insignes des deux entreprises. « Le travail en commun » : une légende qui, à Bafoussam, rappelle les heures sombres de Kami Express, qui une fois suspendu sévèrement, avait survécu à travers son clone de circonstance. Le ministre des Transports a beau rappeler aux promoteurs des compagnies de transport routier qu’« il tient la main ferme au respect des textes règlementaires dont ils sont assujettis », le désordre et l’insécurité persistent.