Franklin Kamtche
L’autorité traditionnelle a donné neuf jours aux auteurs de la disparité récente des os d’un ressortissant de son groupement de les ramener. Un phénomène non isolé.
S’achemine-t-on vers la fin de la profanation des tombes et le trafic des ossements humains dans la localité de Bangoua, département du Ndé ? S. M. Annick Julio Djampou Tchatchouang, chef supérieur de ce groupement de deuxième degré de l’Arrondissement de Bangangté, y croit ; lui qui vient de donner neuf jours (à compter du mardi 28 novembre 2023) à ceux qui ont profané la tombe d’un ancien greffier au quartier Tougwi et ont emporté le corps enterré il y a tout juste quatre mois. Au cours d’une cérémonie publique de mise en garde, le jeune monarque a demandé aux acteurs de l’opération de tout faire pour ramener « les restes de son fils ». De la menace à l’acte, il a fait descendre, sur tous les sites déclarés comme ayant été profanés par le passé, la danse rituelle Koungang.
Dans la tradition locale, cette descente est interprétée comme une grosse alerte et les habitués de la profanation des tombes risquent en payer le prix, dès lors qu’il est difficile de penser qu’ils gardent par devers eux, les ossements déterrés, pour être aussitôt capables de les ramener. A l’occasion, Fô Djampou Tchatchouang a invité les jeunes oisifs habités par le goût du lucre, à faire preuve de responsabilité, avant a-t-il dit, qu’il ne soit trop tard. Les premières conséquences de la menace sont attendues la semaine prochaine. Ce qui réjouit les populations, qui affirment leur impuissance devant une pratique vite assimilée aux sectes et à la magie.
