
Avec l’accompagnement de ce pays, ces personnes ont été formées à des activités génératrices de revenus leur permettant de subvenir à leurs besoins.
Les yeux larmoyants, Lysette Mengnjo a pour seule ambition de retourner à l’école. Assise derrière une machine à coudre, elle confectionne des serviettes hygiéniques réutilisables au sein d’une organisation non-gouvernementale qui l’a accueillie à Bafoussam. « Je me suis retrouvée ici à cause de la crise dans la région du Nord-Ouest. J’ai abandonné mes études pour sauver ma vie et celle de mes enfants. Ça n’a pas été facile de partir pour recommencer à zéro », renseigne-t-elle. Elle se lance dans cette activité grâce à l’appui de la Coopération allemande, qui lui a permis de suivre une formation avec tout le financement nécessaire. « Lorsque je suis arrivée, j’ai été accueillie par l’association et avec l’aide de la Coopération, j’ai suivi une formation qui me permet de mener cette activité pour subvenir aux besoins de ma famille », raconte-t-elle. Et d’ajouter : « Si un jour j’ai l’opportunité de reprendre mes études, je le ferai sans aucune hésitation ». Mère de deux enfants, Lysette a espoir de retrouver un train de vie normal grâce au suivi de la Coopération allemande.
Comme cette femme, plus de 1000 déplacés internes en provenance des régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest ont bénéficié d’un accompagnement dans la fabrication des produits cosmétiques, sanitaires, la restauration et la couture pour s’occuper de leurs familles. Classé dans le pôle bonne gouvernance, décentralisation et cohésion sociale, cet accompagnement a pour objectif principal d’augmenter les revenus et promouvoir la cohésion sociale. « Nous avons reçu un soutien technique et financier de la Coopération allemande qui nous a permis de prendre en charge 450 femmes sur le plan psychologique et social. Nous avons reçu des dons composés des denrées alimentaires de première nécessité et organisé des séances de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. La prise en charge d’un déplacé interne ne coûte pas moins de 500.000 Fcfa. Vous imaginez combien cela peut coûter pour plus de 400. C’est vraiment un projet de survie à long terme », explique Chimène Magni, responsable d’une association.
Des activités permettent à ces personnes de retrouver leur dignité. « Nous avons reçu des formations de la Coopération allemande sur la fabrication des produits alimentaires, cosmétiques et sanitaires. Cette activité nous permet de regrouper nos frères des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour travailler ensemble afin de nourrir nos familles. Nous sommes contents de cet accompagnement et allons faire bon usage », confie une bénéficiaire. « Avec la vente de nos différents produits, nous pouvons subvenir aux besoins élémentaires de nos familles. Pour le moment, nous avons un problème de site, mais nous pensons que d’ici peu, cela sera résolu », a-t-elle ajouté. Et à une autre de témoigner : « Si la Coopération allemande n’avait pas été là, je ne sais pas ce que je serai devenue. Grâce à elle, j’ai reçu une formation en fabrication des produits alimentaires que je peux écouler et prendre soin de ma famille. Les débuts ont été difficiles mais avec le suivi psychologique et spirituel, nous avons pu surmonter toutes nos craintes. C’est une bonne initiative et nous demandons à la Coopération de ne pas s’arrêter car, cela impacte de manière positive nos vies ». Une action de la Coopération également présente dans d’autres régions.