
Ces trois clubs n’ont pas pris part à la 22e journée du championnat programmée le dimanche 04 mai 2025. Ils revendiquent les primes, leurs quotes-parts de sponsoring et les subventions.
Justin Tagouh avait annoncé le retour de Bamboutos Fc dans les stades. C’était le fruit d’une série de conciliabules. Dans son communiqué, il rassurait les supporters de ce que le club allait reprendre du service après la décision du président délégué, Dechateau Kamdoum, de se retirer. Malheureusement, la parole n’a pas suivi les actes. Car les Mangwa Boys étaient attendus ce dimanche 04 mai 2025 au stade municipal de Mbouda. C’était dans le cadre de la 22e journée de l’Elite One. Les poulains d’Anicet Mbarga Foe devaient affronter le leader, Colombe sportive du Dja et Lobo. Koupit Mani et ses coéquipiers n’ont pas effectué le déplacement. Ils sont tous restés à Douala alors que Colombe sportive du Dja et Lobo s’est rendu à l’aréna stadium. Pour la troisième fois (Fauve Azur, PWD et Colombe du Dja et Lobo, Ndlr), Bamboutos Fc répond aux abonnés absents. Les dirigeants invitent la Fécafoot à verser leurs primes des saisons antérieures.
Dans ce chapitre de revendication, Bamboutos Fc a été suivi par Yong sport academy (YOSA) de Bamenda. Au lendemain du match nul face à Dynamo de Douala, le président Emma Mimba, est monté au créneau. Dans une note abondamment partagée, il ne cachait pas les intentions des académiciens de Bamenda à se retirer du championnat d’Élite One. La raison avancée était financière. « Nous avons décidé d’arrêter les compétitions parce que toutes les équipes ont reçu de l’argent, mais YOSA n’a pas reçu d’argent. Tant que nous n’aurons pas reçu l’argent qui nous est dû par la Fédération, nous ne participerons plus à aucun match. L’entraînement se poursuivra comme d’habitude. Nous tenons à remercier chaque joueur pour son dévouement. Nous voyons vos efforts et notre objectif est de payer chaque centime jusqu’à la fin de la saison », écrivait-il.
Les sorties de la Fécafoot et du Ctfp attendues
Le dernier club à avoir emboité le pas à Bamboutos Fc et Yosa, c’est bien Aigle royal du Moungo. Le rapace devait affronter Dynamo de Douala au stade annexe de Bépanda. Un responsable du club a indiqué dans une vidéo largement relayée, que les joueurs avaient été victime d’une intoxication alimentaire. Cette situation a conduit certains joueurs à l’hôpital. Dans la foulée, une note datée du 30 avril 2025 a fait irruption dans les réseaux sociaux. Cette correspondance du SG du Conseil d’administration, Leonel Ntouba, adressée à la Fécafoot souligne les difficultés financières auxquelles fait face le club. Il avait par la suite sollicité le report de cette rencontre face aux Bon Ba Djob. « Pour des raisons indépendantes de notre volonté, notamment le manque de ressources financières pour payer les salaires des joueurs et encadreurs, les primes d’entraînement, le transport de l’équipe Douala – Nkongsamba – Douala et l’hébergement et restauration des joueurs et encadreurs pendant le séjour à Douala. Il n’est pas inutile de vous rappeler que nous n’avons rien reçu comme subvention à date, et deux de nos correspondances sont restées lettre morte jusqu’à aujourd’hui. Loin de considérer notre demande comme une rébellion, mais plutôt comme un cri de détresse… », peut-on lire.
Face à cette situation, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’a pas encore réagi. Ces clubs réclament les subventions de l’Etat, leurs quotes-parts du sponsoring et les primes. Rappelons que l’exécutif chapeauté par Samuel Eto’o Fils avait conditionné le versement des subventions par le paiement des salaires des joueurs. De nombreux acteurs invitent la Fécafoot à réunir les différents acteurs pour trouver des solutions : « On a les arbitres qui revendiquent près de 300 millions, les clubs également revendiquent. Je pense que c’est de trop. A un moment, la Fécafoot doit s’arrêter et essayer de comprendre les doléances des clubs. Ça ne sert à rien de faire le forcing. Comme Samuel Eto’o a réuni les responsables de la Guinness Super League il y a quelques jours, j’espère qu’il va inviter les présidents des clubs d’Elite. Il faut trouver des solutions pour sauver cette saison. Cette situation ternit l’image du football camerounais et du pays en général », commente Franck Armel Loé, supporter. Janvier Onana invite pour sa part les responsables de clubs à travailler pour une meilleure structuration. « Malheureusement, il n’y a pas une réelle économie de football dans notre pays. Les clubs ne sont pas bien administrés. Dommage de voir des clubs se retirer. Il y a du travail ».