Montée Manguiers ⁚ une route de tous les déboires

Montée Shell Elig-Edzoa

 

Il est exactement 9h10 au lieu-dit Montée Shell Elig-Edzoa à Yaoundé. Une fine pluie arrose le sol. De grosses flaques se sont formées sur la route, résultat de la pluie qui s’est abattue dans ce quartier. Des nids d’éléphants jonchent ce tronçon sur quelques mètres. Ils sont recouverts de boue. Les conducteurs de voitures et de motos usent d’astuces pour franchir cette voie qui est dans un piteux état. Voitures et motos roulent à contre sens. Chacun cherchant à se faufiler le plus rapidement possible pour échapper aux tracasseries. Cette situation crée des embouteillages et plonge les commerçants environnants dans des difficultés. C’est le désarroi pour les piétons et les conducteurs. Des klaxons de voitures en mauvaise position, des cris de détresse des conducteurs et les murmures des piétons démontrent la gravité de la situation. Un policier présent en ce lieu tente bien que mal de diriger la circulation. Aucun code de la route n’est respecté. Tous veulent esquiver les cavités.

A qui la faute ?

Selon des témoins, cette situation s’est amplifiée d’abord du fait de la négligence des pouvoirs publics qui ont abandonné les conducteurs à leur sort. Jonas, moto-taximan explique : « au départ, les nids de poule n’étaient pas aussi profonds. Au fur et à mesure que les voitures tombaient en panne, les trous se sont créés. Rien n’a été fait depuis lors par les autorités. On se débrouille nous-mêmes parfois pour combler ces grands trous ».

Il y a aussi la mauvaise volonté de certains citoyens qui jettent les ordures dans les voies de canalisation. Ce qui entraîne la stagnation des eaux sur la route.  Tout cela a contribué à augmenter les cavités dans la chaussée. Ce tronçon est impraticable aussi bien en saison sèche qu’en saison des pluies.

Selon plusieurs témoignages, cet état des choses perdure depuis plusieurs mois. Des comités de remplissage initiés par les jeunes moto-taximen du quartier n’ont pas réussi à améliorer la situation. Chaque jour, de graves accidents se produisent sur cette zone sous le regard impuissant des riverains. Abdoul, vendeur de chaussures sur le trottoir depuis 2011 explique : « sur cette route, plusieurs personnes sont déjà allées à l’hôpital. On enregistre des accidents ici presque tous les jours. Et pour les plus malchanceux c’est la prison. Il y a quelques temps, un moto-taximan transportant un passager avait glissé et brisé la vitre d’une voiture qui venait directement derrière lui. Il a été embarqué par la police. »

L’état de cette route rend aussi la vie difficile aux piétons et aux commerçants. « Avant, j’exposais mes chaussures plus bas, maintenant à cause de l’embouteillage qui s’est créée ici et la boue que cela occasionne, je suis maintenant obligé de changer d’emplacement. Si je ne le fais pas les voitures vont éclabousser ma marchandise. Personne n’aimerait acheter des choses sales au marché », raconte Abdoul. A une dizaine mètres de lui, Mama Yvette, vendeuse de beignets et de poissons depuis plus de 10 ans se plaint de la baisse de sa recette. « Cette situation impacte considérablement mon activité. Elle empêche que les clients s’arrêtent pour manger. Ils ont tous peur qu’une voiture perde le contrôle et vienne les renverser. Ils préfèrent aller ailleurs. J’ai déjà perdu plusieurs clients de longue date », se lamente la vendeuse. Cet état de la route freine les activités des conducteurs, des riverains, et interpelle désormais à plus de prudence.

Les usagers de cette route espèrent une réhabilitation dans les prochains jours pour mettre fin à leur calvaire.

Anne Nga (stagiaire)

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