Les coréalisateurs du documentaire se désolidarisent de certaines collectes de fonds organisés à la veille de la projection de « Paul Biya, un grand homme d’Etat, au destin prodigieux » à Bafoussam.
Si le programme ne change pas, le documentaire sur le président de la République sera projeté dans la ville de Bafoussam, le samedi 24 août 2024. Ce sera la quatrième étape d’un périple qui fait des vagues, comme on a pu le noter dans les étapes précédentes de Bertoua, Douala et Maroua. Dans le chef-lieu de l’Est par exemple, le Délégué régional de la Santé publique avait étonné un grand monde en sommant ses collaborateurs d’abandonner les malades et leurs structures hospitalières, pour pointer présents à la cérémonie. Mais personne n’avait jusque-là rien dit de qui a pris quoi en charge. Depuis quelques jours, la polémique enfle. « Le succès de ce film historique, coréalisé main dans la main, sous la supervision technique du représentant du Cabinet civil de la présidence de la République, S.M. Charles Atangana Manda, est l’illustration même d’une remarquable œuvre collégiale bien inspirée, bien pensée et communément produite. La coréalisatrice, Madame Cathy Meba et le superviseur technique, S. M. Charles Atangana Manda ne sont, en aucune façon, et, ni de près, ni de loin, mêlés aux activités de collecte, de gestion, de réception ou d’utilisation des fonds collectés par les comités régionaux d’organisation des cérémonies de projection de ce film documentaire », se fendent-ils dans une mise au point qui fait l’effet d’une bombe dans certains milieux.
Alors, des gens entendent-ils utiliser la projection du film pour se faire les poches ? Il faut immédiatement mettre en connexion cette sortie avec la fuite organisée du budget de l’événement de Bafoussam, préparé par Jules Hilaire Focka Focka, le président du Conseil régional de l’Ouest. Sans dire quelles sont les sources de financement, ce dernier a estimé à 55 930 000F le budget de la manifestation de samedi. A-t-il sollicité les hommes d’affaires, toujours prompts à financer ces raouts ? Ou le contrôle de la gestion des collectes éventuelles a-t-il un souci ? « Paul Biya a fermé toutes les salles de cinéma qui rapportaient de l’argent. Maintenant il ouvre une qui va faire dépenser notre argent. Et certaines personnes réussissent à trouver tout cela ingénieux, merveilleux, etc. », raille un observateur.