Face au désarroi causé par l’explosion d’un camion-citerne ayant réduit en cendre des résidences le 8 juillet 2024, la solidarité s’est organisée dans le quartier pour les accueillir.
C’est dans les maisons voisines, que les sinistrés de l’explosion du 8 juillet 2024 ont passé la nuit. Ils ne pouvaient malheureusement plus rejoindre leurs domiciles. Car ceux-ci ont subi l’effet des flammes. A notre arrivée hier matin, les séquelles de l’incident étaient visibles au loin. En effet, les populations n’arrivent toujours pas à se remettre du film de la veille. Le bilan matériel est lourd. Selon une victime, rencontrée sur les lieux, quatre maisons et une cuisine ont été ravagées en face de la pharmacie d’Efoulan à Yaoundé. La fumée s’échappait encore des décombres.
Des débris de fers, des tôles vieillissantes et congélateurs ont résisté aux flammes de la veille. Ils sont récupérés par les vendeurs des assemblages métalliques. Tous les matériaux provisoires constituant ces lieux d’habitation se sont envolés dans le feu. Une odeur du brulé s’évapore de ce site. En effet, les autochtones relèvent quelques dégâts matériels. « On m’a appelée de venir rapidement. J’ai réussi à récupérer mon sac de documents. Les enfants ont cassé la fenêtre. Je leur ai dit d’entrer et de prendre ce sac. Il y a mon acte de naissance dedans et les documents importants », commente Marthe Mariette. Sa voisine Marie Mbezele n’en revient toujours pas : « La télé, mon lit, mon congélateur…tout ça ! C’est parti. Hier (lundi, Ndlr), j’ai laissé 200.000 Fcfa dans la maison. C’était l’argent d’un fournisseur. Toutes mes choses ont brulé. Les diplômes, les actes … ». « Je ne sais pas où mes enfants sont partis. J’ai cru entendre qu’ils ont été emmenés hier. Je ne les ai pas encore vus. Je suis dépassée. C’est comme un songe », se confie-t-elle avec un ton triste. Autour d’elle, une autre avance : « On a passé la nuit sur la véranda. On avait peur ».
On constate d’autres dommages : des toitures détériorées à moitié, des murs vernis de couleur noirâtre, des appareils électroniques calcinés, des vitres des portes et fenêtres dévastées. « Tout le monde a eu peur. Chacun cherchait où passer la nuit. Je n’avais pas ma carte lorsque le feu a commencé. On n’acceptait plus que les gens rentrent dans les maisons », évoque un père de famille devant son domicile. Lucie Kounou, n’a pas trouvé le sommeil. « Quatre maisons et une cuisine ont été réduites en cendre. On a maitrisé les flammes. Les sapeurs-pompiers se sont mobilisés pour nous aider à récupérer quelques tôles avec le concours des jeunes », reconnait-elle.
Les flammes se sont propagées jusqu’à la nouvelle route club France ; soit environ 500 mètres du lieu du sinistre. Elles ont raflé tout au passage. Au moment où nous quittions les lieux, des éléments de la gendarmerie et des équipes d’assistance psychologique du Ministère de la Santé publique sont venus s’entretenir avec les sinistrés.
Jean Ateba Onguene (Stg)