
La troisième phase du recrutement des enseignants dans les universités d’Etat nouvellement créées est lancée, alors que les problèmes suscités par la deuxième phase ne sont pas résolus.
Par un communiqué du 14 février 2025, le Secrétaire général des services du Premier ministre lance le recrutement de 150 enseignants pour les universités nouvellement créées de Bertoua, Ebolowa et Garoua. Les 150 places sont réparties ainsi qu’il suit : 45 pour Bertoua, 45 pour Ebolowa et 45 pour Garoua. 15 places sont réservées au « quota de régulation académique ». Peuvent faire acte de candidature les citoyens camerounais, titulaires d’un doctorat ou du PhD, âgés d’au plus 45 ans révolus au 1er octobre 2025. Le profil des postes est laissé à la proposition des différents recteurs dont le travail sera sanctionné par un comité technique mis sur pied. Le chronogramme des travaux de la commission centrale de supervision, signé par Séraphin Magloire Fouda, indique que les postulants, de l’intérieur comme de la diaspora, ont jusqu’au 26 mai 2025 pour déposer leurs dossiers ; le dépouillement et les arbitrages dans les départements et les facultés se feront jusqu’en juillet lorsque les comités consultatifs prendront le relais pour le recrutement proprement dit. Les listes d’aptitudes seront ensuite déposées auprès de la commission centrale de supervision, qui publiera la liste des candidats définitivement recrutés. Ces derniers sont censés prendre le service le 1er octobre.
Docteurs indignés
Le lancement intervient qu’un « Collectif de Docteurs/PhD. chômeurs indignés » menace de descendre dans la rue pour dénoncer des irrégularités observées dans la deuxième phase de ce processus. Dans une demande adressée au préfet du Mfoundi, ces derniers voulaient descendre dans la rue le 20 février prochain, au moment d’aller remettre leur requête au Premier Ministre. Le Préfet vient d’éconduire leur velléité. Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du Mfoundi, doute en effet de l’existence juridique et matérielle de ce collectif de 80 présumés signataires, dont un seul, le Dr Chuo Walters Ayeah, a joint la photocopie de sa carte d’identité nationale à la demande. Plus est, il relève des similitudes entre certaines signatures et conclut que les requérants devraient faire confiance au gouvernement pour la suite. En plus de la disparition inexpliquée de certaines filières où des postes avaient été ouverts, les indignés dénoncent l’inadéquation entre certains profils recrutés et les postes ouverts, la préférence donnée aux fonctionnaires au détriment des chômeurs, le non-respect de l’ancienneté dans la soutenance entre autres. Des prétentions qui en ajoutent au malaise qui entoure ces recrutements, qui ne se déroulent plus sans que des regroupements tribaux entrent en scène pour revendiquer, à grands bruits, des faveurs et dénoncer l’envahissement de leur université par des allogènes.