Une vue du marché de Litieu, fermé
Explosion du prix du transport interurbain, fermeture de certains marchés dont la vitalité était liée à la route, … sont quelques impacts de la nouvelle situation.
Aussitôt la route coupée, le marché spontané créé au somment de la colline de Litieu, du fait de la présence constante d’un contrôle mixte tracassier, a fermé. La cinquantaine de commerçants qui y propose régulièrement des victuailles et les produits des champs, a emballé les bagages et prie pour que la route s’ouvre de nouveau. Une hypothèse peu réaliste, parce qu’on parle déjà d’une route de contournement qui pourrait passer par Fondonera ou Fokoué, pour rejoindre Santchou dans la plaine. Les marchés routiers de Petit Nkam (de jour) et de la Moumée (de nuit), à Kekem, ne se sont plus jamais remis des habitudes nées de l’éboulement de la route en 2007. Et encore ? « Si cette route passe encore, il faudra tout faire pour empêcher aux policiers de faire les contrôles en ces lieux. Ils ne sont utiles à rien. La falaise a plutôt besoin d’une équipe de surveillance qui devrait alerter en cas de catastrophe », s’énerve un usager devant les autorités.
Sur les routes, les tarifs se sont envolés. Le lendemain de l’éboulement et après l’annonce du gouverneur relative à la route à emprunter désormais par les usagers, les agences classiques qui desservent la ville de Dschang, même en passant parfois par Bafoussam, ont augmenté le tarif d’au moins 500F. Certes la RN5 a connu un étouffement vendredi dernier, au point où des voyageurs ont passé plusieurs heures dans la localité de Bafang. Ce week-end, les prix pratiqués par les transporteurs et surtout les taxi-brousses étaient effarants. Pour parcourir les 45km qui séparent Bafoussam de Dschang, sur une route goudronnée, il fallait débourser 1.000F. Le double du tarif habituel. Même les distances intermédiaires, comme Balessing ou Baleveng, ont connu une hausse du prix de transport. « Avec la rareté de l’argent et l’arrêt de certaines de nos activités, cette situation va simplement nous asphyxier », réagit Guillaume Tene, qui habite la zone du sommet de la falaise, à Litieu. A la question de savoir pourquoi ils font ça, les transporteurs répondent : « la route est coupée à la falaise ». Or le tronçon s’arrête avant. Doux prétexte pour la surenchère, comme la crise russo-ukrainienne.