Entre cas d’accidents graves et des pannes des gros porteurs, cette colline garde une triste réputation. Plus de six cas de décès en l’espace de quelques mois.
Les séquelles du grave accidentel ayant coûté la vie à trois personnes vers 7h ce 17 octobre 2024 au lieu-dit Don Bosco Mimboman sont encore visibles. Nous sommes à plus de quatre heures de la survenance de l’hécatombe au lieu-dit Don Bosco Mimboman dans le quatrième arrondissement de Yaoundé. Cette itinéraire est devenu très sollicité pour les gros porteurs provenant des régions du Grand-Nord et ceux provenant des pays voisins comme le Tchad et la Centrafrique. Le « célèbre » conteneur de la mort est encore visible sur le trottoir. Le camion semi-remorque de couleur jaune n’a que son plateau. Deux petites voitures complètement broyées témoignent de la violence du choc. C’est la peur et la stupéfaction qui animent les populations qui côtoient au quotidien les cas d’accidents devenus réguliers sur ce tronçon ouvert à la circulation routière depuis 2014. En attendant d’établir les responsabilités sur ce drame, les témoignages accablent le conducteur du camion : « Les files qui retenaient le conteneur n’étaient pas adaptés. Ces conteneurs sont toujours attachés avec les chaînes mais pour le cas du camion, on a vu que c’était les vieilles cordes qui retenaient cette carcasse d’aluminium. Avec l’état de cette colline que nous connaissons tous, ce conteneur s’est détaché pour venir tuer les pauvres Camerounais », explique un témoin.
En juillet 2023, un chauffeur d’une fourgonnette avait perdu le contrôle du véhicule avant d’aller endommager les installations d’une station d’essence construite au lieu-dit Don Bosco. Cet accident avait fait deux morts sur le carreau. En avril 2024, un chauffeur de taxi finissait sa course dans un camion en panne stationné au milieu de la route. Deux occupants du taxi sont décédés sur les lieux.
A en croire aux témoignages, cette longue colline de plus de 700 mètres n’est pas adaptée pour les véhicules gros porteurs, surtout à une heure de pointe. Hilaire Ngakeu, propriétaire de bar au coin explique : « C’est difficile de passer une journée ici sans avoir un cas d’accident. En 2021, mon bar avait été détruit par un engin lourd qui avait perdu le contrôle ».
En plus des accidents, la circulation est devenue plus pénible sur cette itinéraire depuis quelques moins, surtout aux heures de pointe. Cette difficulté est liée à l’encombrement de la chaussée par des camions en panne chaque jour. Les policiers du 16ème arrondissement dont leurs locaux sont situés à une trentaine de mètres de Don Bosco Mimboman sont débordés chaque jour de 6h et 10h.
Plusieurs propriétaires de maisons construites aux alentours ont dû renforcer leur barrière pour réduire l’impact de certains chauffards. C’est le cas de Joseph qui vit dans la psychose depuis juin 2023 : « Un camion avait perdu la route pour finir sa course dans mon domicile. Heureusement qu’aucune perte humaine n’avait été enregistrée. Mais vivre aux environs de cette colline fait peur », explique cet ingénieur de génie civil.
Avec le dernier cas d’accident enregistré ce 17 octobre, les populations attendent de la part des autorités, des mesures fortes pour réduire des hécatombes sur cette colline devenue « tristement célèbre » en pleine capitale politique.