
Le ministre Minette Libom Li Likeng a tenu des séances de travail avec des opérateurs de téléphonie il y a quelques jours afin d’évaluer les mesures mises en œuvre pour relever le niveau des communications au Cameroun.
Mohamed Abdou a du mal à émettre des appels depuis quelques jours. Même suivre ses activités est un véritable calvaire en ligne car la qualité du réseau est préoccupante. Pourtant, il a souscrit à un forfait mensuel question d’être pro actif. Malheureusement, il n’est pas au bout de ses peines : « Ce n’est pas évident de travailler dans ces conditions. Le numérique est un pan important de l’économie mondiale et pourrait contribuer au développement de notre pays. Il y a vraiment du travail à faire dans le but d’améliorer la qualité du réseau. Le réseau n’est pas stable », souligne ce jeune entrepreneur digital rencontré à l’avenue Kennedy à Yaoundé. Comme lui, de nombreux Camerounais subissent les caprices de cette mauvaise qualité de réseau au quotidien.
Dans un environnement du ‘’tout numérique’’, les datas occupent une place centrale dans les activités. Cette situation avait d’ailleurs amené les clients à lancer il y a quelques mois ‘’l’opération mode avion’’. Une protestation qui avait fait bouger la tutelle. Dans le but d’évaluer les mesures prises par les opérateurs téléphoniques pour pallier ces instabilités, le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, a effectué une visite de travail au sein des différents opérateurs exerçant au Cameroun. De retour de la ville de Douala, le membre du gouvernement a achevé cette tournée à la Camtel vendredi dernier. C’était l’occasion pour le ministre de visiter le centre technique et de contrôle de la Camtel sis à la poste centrale. Une tournée qui aura permis de toucher du doigt les difficultés auxquelles font face ces opérateurs. Il en ressort clairement que les coupures d’énergie électrique figurent en pole position des problèmes rencontrées au quotidien. Ce qui entraine de manière régulière la mauvaise qualité de réseau. On note également comme causes de la dégradation de la qualité de service : les coupures fréquentes de la fibre optique, l’insuffisance des investissements des opérateurs ou encore les difficultés d’approvisionnement en carburant. « Les investissements de certains opérateurs ne correspondent pas à la gravité des besoins sur le terrain et plus spécifiquement, pour ce qui concerne l’amélioration de la voix ; le réseau 2G et l’amélioration du dispositif de protection du consommateur », martèle le ministre. Et d’indiquer : « Les ruptures récurrentes des câbles à fibre optique liées aux travaux de génie civil non coordonnés et aux actes de vandalisme perturbent la continuité du service et la disponibilité du réseau en particulier sur les segments clés du réseau national ».
Le ministre a invité d’ailleurs l’Art a joué pleinement son rôle de régulateur afin d’évaluer en temps réel les plaintes des consommateurs. Les opérateurs quant à eux, sont appelés à investir davantage pour améliorer la qualité des services.