Pour le bâtonnier, il faut aller voir le Dg de l’entreprise à Douala et l’amener à coopérer dans le cadre de l’enquête.
Au Cameroun, l’affaire Glencore reste une vraie nébuleuse. Personne ne peut dire avec exactitude où en sont les enquêtes à date. Pourtant, plusieurs structures sont pointées du doigt dans ce dossier. Un vaste réseau de corruption mis en lumière au niveau du Cameroun par le bâtonnier Akere Muna. En effet, depuis des années, il a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. L’avocat est déterminé à conduire ce dossier jusqu′au bout afin de démasquer ceux qui sont impliqués dans cette affaire qui a secoué plusieurs pays à travers le monde.
Hier à l′occasion de la journée africaine de la lutte contre la corruption, le bâtonnier en a profité pour organiser une conférence de presse à Yaoundé. Il était un peu agacé par la situation de la corruption dans notre pays. Il a pris à bras le corps l’affaire Glencore. « Le directeur de la police judiciaire est venu me voir. Il a dit qu’il agissait sur les instructions du procureur de la République pour savoir les tenants et les aboutissements de cette affaire. Les impôts aussi ont bougé. Ils ont émis au début un ordre de recette de plusieurs milliards envers Glencore ». Sa solution pour régler cette affaire est simple. Pour lui, il faudra interpeller le directeur de Glencore à Douala. « Vous le prenez. Vous sortez le contrat qui oblige Glencore à coopérer avec les autorités en charge de l’investigation dans le pays. La corruption a été faite ici… Nous sommes en droit aujourd’hui d’annuler tous ces contrats et réclamer tous les bénéfices que j’évalue à minima à 900 milliards. Les gens qui bloquent cette procédure doivent être ceux qui ont perçu. »
Le gouvernement s′est pourtant engagé à lutter contre la corruption depuis des années. Le pays compte à ce jour plusieurs institutions de lutte parmi lesquelles ⁚ la Conac, l′Anif, le consupe … Malgré la mise en place de ces différents organes, la corruption se porte bien. A en croire le bâtonnier Akere Muna, le phénomène est « endémique et systémique. Il manque une réelle volonté politique pour mieux adresser cette question ». Il a fini par conclure qu’il faudra changer de système.