Meiganga–Ngaoundéré : Plus de 1000 camions immobilisés après la gifle d’un chauffeur

Ngaoundéré - Meiganga

 

 Le mouvement de grève fait suite à une altercation à un poste de contrôle de la gendarmerie à la sortie de la ville de Meiganga 

La route Meiganga–Ngaoundéré était totalement paralysée hier jeudi 4 décembre 2025, transformée en un long cordon de plus de 1000 camions immobilisés depuis l’aube. Le blocage fait suite à un incident survenu à l’entrée de Meiganga, où un gendarme aurait donné un coup de poing accompagné d’une gifle à un chauffeur de camion lors d’un contrôle. Ce geste, considéré par les transporteurs comme une provocation et une humiliation de trop, a déclenché un mouvement de protestation d’une ampleur exceptionnelle. En solidarité à leur collègue, les camionneurs ont décidé de stopper toute activité, alignant leurs camions sur plusieurs kilomètres. « On ne bougera pas. Trop c’est trop. On ne peut plus supporter l’arnaque, le racket et les brutalités quotidiennes sur la route », proteste un chauffeur visiblement excédé. Des bus de transports en commun vont se joindre au mouvement d’humeur des chauffeurs de camions.

Les accusations de prélèvements illégaux, d’abus d’autorité et de harcèlement aux postes de contrôle ne datent pas d’hier. Pour beaucoup, la gifle et le coup de poing reçue à leur camarade n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. « Chaque jour, on nous soutire de l’argent. Comment voulez-vous qu’un chauffeur survive ? », lance un autre camionneur, campé à côté de son véhicule.

Le Lamido de Meiganga, également sénateur, s’est rendu sur place pour tenter de calmer les esprits. Son appel à la retenue a été salué, mais les transporteurs sont restés inflexibles : ils réclament la venue du ministre des Transports avant toute reprise d’activités. « Nous respectons profondément le Lamido, mais cette fois, nous voulons des décisions concrètes. Nous attendons le ministre », insiste un représentant du mouvement.

Face à la tension grandissante, le Syndicat national des chauffeurs routiers du Cameroun (SNCRC) a publié un message de modération tout en soutenant les revendications. « Nous comprenons la colère des chauffeurs et nous partageons leur ras-le-bol face aux abus répétés. Mais nous appelons chacun au calme pour éviter tout débordement », déclare son secrétaire régional. Le syndicat demande également l’ouverture immédiate d’un dialogue franc avec les autorités : « Ce conflit doit être réglé dans la paix. Nous demandons au gouvernement de mettre fin aux pratiques illégales sur les routes, car les transporteurs ne peuvent plus travailler dans la peur et l’humiliation. »

Malgré cet appel à la responsabilité, les camionneurs maintiennent leur position. L’arrêt prolongé de plus d’un millier de véhicules menace déjà l’approvisionnement de l’Adamaoua et pourrait perturber l’économie régionale si aucune solution n’est trouvée rapidement. « Nous voulons travailler, mais dans le respect. Pas dans la violence, pas sous la pression. Tant que la gendarmerie ne mettra pas fin à ce que nous appelons une arnaque organisée, nous resterons ici », conclut un porte-parole des chauffeurs.

Au moment où nous allions sous presse, une rencontre entre les responsables du SNCRC et les autorités administratives et ceux de la gendarmerie était en cours à la préfecture de Meiganga. Objectif obtenir la reprise des activités de la part des chauffeurs grévistes.

Adorlac Lamissia

Author: Adorlac Lamissia

Adolarc Lamissia, est journaliste, spécialiste des questions politiques, de sécurité et de bonne gouvernance. La question de développement du Cameroun et de l’Afrique sont entre autres ses centres d’intérêts.

Adorlac Lamissia

Adolarc Lamissia, est journaliste, spécialiste des questions politiques, de sécurité et de bonne gouvernance. La question de développement du Cameroun et de l’Afrique sont entre autres ses centres d’intérêts.


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