
Le premier vice-président du Manidem déplore les conditions de détention de l’homme politique dans les geôles du Sed.

Dans quelles conditions est décédé Anicet Ekane ?
Anicet Ekane est décédé au Sed à Yaoundé. Comme vous le savez tous, il a été déporté à Douala il y a 38 jours, plus exactement, et mis dans des conditions inhumaines dans les geôles du Sed. Malgré nos sollicitations qu’il puisse rejoindre un centre hospitalier qui a un plateau technique adéquat pour le prendre en charge, les autorités de ce pays ont poussé le vice jusqu’au bout. L’homme est maintenu en détention jusqu’à son décès ce matin.
Comment vous avez appris la nouvelle de ce décès ?
Nous avons appris la rumeur, d’abord par son épouse qui est à Yaoundé, qui le suit de temps en temps et aussi par les réseaux sociaux. Donc Anicet Ekane est donc bel et bien mort comme il a vécu. Inspiré par Ouandié, il est parti comme Ouandié. Ce n’est un secret pour personne. Anicet Ekane a pris son engagement le 15 janvier 1971 lors de l’exécution d’Ernest Ouandié à Bafoussam. Il était élève et il a assisté à cette exécution sur la place publique. C’est ce jour que la flamme révolutionnaire s’est allumée en Anicet Ekane jusqu’à aujourd’hui, où il rend l’homme comme son mentor. Je pense que le mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie, le Manidem, vous tiendra au courant des articulations de ses obsèques.
Quel souvenir gardez-vous d’Anicet Ekane ?
Un homme déterminé, un général qui va au front. Anicet n’était pas celui-là qui demandait aux gens d’aller, je suis derrière. Ce n’était pas un donneur d’ordres. Il était un exécutant. Il passait les ordres et il était en première ligne. Il est mort les armes à la main. Que la jeunesse puisse en inspirer. Ses bourreaux ont poussé le cynisme jusqu’à empêcher qu’il rentre en possession de ses médicaments, de ses appareils. Ils ont refusé qu’ils soient conduits dans un centre hospitalier qui a un plateau technique adéquat, où on pouvait le sauver. Donc c’est ainsi qu’Anicet est parti. On vous tiendra informés. Nous sommes dans le désarroi, mais la lutte continue.
Propos recueillis par Mathias Mouendé Ngamo





