
Lors de son lancement dans cette région, le ministre de la Santé publique a rappelé les avantages pour les femmes enceintes et nouveau-nés.
A Nkongsamba, chef-lieu du département du Moungo, région du Littoral, les populations sont à majorité paysannes et en difficulté financière. D’après le maire de la localité, sur une moyenne de 2655 femmes qui accouchent dans ce seul district de Nkongsamba, on dénombre parmi elles 470 qui subissent des opérations chirurgicales. 158 accouchent à la maison causant au moins un décès maternel déplorable. Le maire qui relève ces chiffres se réjouit du lancement du chèque santé dans la région du Littoral le 10 septembre 2025 par le ministre de la Santé publique. Il s’agit pour le maire, d’un soulagement pour chacune des familles qui attendent désormais un enfant. Ce chèque santé présenté comme une innovation est « un mécanisme de paiement ayant pour but de réduire la barrière de l’accès aux soins et services de santé de qualité de la femme enceinte et de son nouveau-né jusqu’à 42 jours de vie, à un prix de 6000 F. Cfa », détaille Dr Anicet Désiré Mintop, le coordonnateur national du Comité technique de la Couverture santé universelle (Csu) au ministère de la Santé publique.
Dans la pratique, la femme enceinte souscrit au chèque santé avec un paiement de 6000 Fcfa. Les prestations couvertes par ledit chèque sont de quatre ordres, apprend-on. On y retrouve les consultations prénatales avant l’accouchement, les examens de laboratoire, les tests sérologiques, le traitement préventif intermittent du paludisme, la supplémentation en fer et acide folique, le vaccin antitétanique, deux échographies et la prise en charge des maladies qui pourraient influencer la prise en charge de cette grossesse, entre autres. « Le message que nous ramenons aujourd’hui, c’est que le président de la République à travers la Csu ne voudrait qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie. Aucun enfant ne doit mourir en venant au monde. Nous sommes déjà sur sept régions. Cela va aller continuellement. Il s’agit de rapprocher l’hôpital des populations », a soutenu Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique, lors du lancement de ce chèque santé dans le Littoral.
Avec le lancement dans le Littoral, le chèque santé couvre désormais les dix régions du Cameroun. Cette extension en cours dans les régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest va permettre d’atteindre 41 districts de santé et 638 formations sanitaires (Fosa), soit 12 districts de santé et 90 Fosa dans le Littoral.
Sur l’implémentation du chèque santé au Cameroun, les statistiques indiquent qu’en 2025, pour une cible de femmes enceintes estimées à 1 097 630 attendues, près de 10 milliards Fcfa ont été engagés par le gouvernement pour couvrir ces prestations, soit 62% du montant total destiné au remboursement de toutes les prestations du panier de soins de la CSU. Dr Anicet Désiré Mintop qui le dévoile à Nkongsamba relève aussi que depuis 2023, date du lancement, le chèque santé de façon cumulé a permis d’obtenir un certain nombre de résultats majeures « 1 130 551 consultations prénatales ont été réalisées. 309 500 accouchements, 12 754 césariennes, 1 393 345 femmes enceintes ont été supplémentées en fer et acide folique. 647 451 femmes enceintes ont reçu leur traitement intermittent pour la prévention contre le paludisme », détaille le coordonnateur national du Comité technique de la Couverture santé universelle (Csu) au ministère de la Santé publique. Il vante aussi les avantages du chèque digital lancé par le Minsanté. Il soutient que le chèque santé permet d’assurer à la femme enceinte 94% de protection financière pour celle qui bénéficie d’un accouchement simple et 96% pour celle qui bénéficie d’une prise en charge pour complication par césarienne.