
Malgré l’incursion des forces de sécurité venues signifier l’interdiction par le sous-préfet de Limbé 1, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès a installé l’équipe régionale de la campagne de son parti, et porté son message à ses militants et sympathisants dans la région.
À mesure que s’approche la date décisive du démarrage de la campagne en vue de la présidentielle du 12 octobre prochain, la tension monte. Vendredi dernier, le candidat Bello Bouba Maïgari en a fait une fois de plus l’amère expérience. Alors qu’il avait rendez-vous avec ses militants et sympathisants à Limbe, dans la cité balnéaire du Sud-Ouest, dans la perspective de la prochaine échéance électorale, le leader politique a eu maille à partir avec le sous-préfet de Limbé 1. Le quiproquo portait sur le caractère légal du meeting du président national de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). Pourtant, de l’avis de plusieurs sources, l’autorité administrative avait initialement autorisé l’organisation du meeting de l’ex-ministre du Tourisme et des Loisirs, qui avait démissionné de ses fonctions en juin dernier pour se lancer dans la course à la présidentielle. Cependant, contre toute attente, le souspréfet a attendu le jour de l’événement pour commettre un autre document administratif dans lequel il interdisait la tenue de la rencontre de l’ancien allié du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) avec les militants de son propre parti. C’est donc la police qui s’est invitée sur le lieu de l’événement politique pour signifier son interdiction par le sous-préfet.
Pressions de militants
« Les jeunes ont fait pression, tout le monde a fait pression, et finalement les autorités ont cédé », a affirmé un militant du parti politique de l’opposition. La réunion, initialement prévue à 14 heures, s’est donc tenue finalement aux environs de 17 heures dans la salle où elle était programmée. C’est peu après 18 heures qu’elle s’est achevée. Au cours de la rencontre, Bello Bouba Maïgari a installé l’équipe régionale ayant la charge de sa campagne. Par ailleurs, le candidat promet, en cas de son élection à la magistrature suprême, d’ouvrir un dialogue inclusif avec toutes les parties prenantes qui se montrent favorables à un cessez-le-feu immédiat, et donc à une cessation définitive du conflit armé qui oppose depuis décembre 2016, l’armée républicaine aux forces acquises anglophones à la sécession ou au fédéralisme pour certaines. Bello Bouba a en outre promis un statut spécial pour la région du Sud-Ouest, au regard de ses spécificités historiques au plan éducatif et culturel notamment.
Depuis la validation par la Cour constitutionnelle de la liste des candidats devant concourir à la présidentielle du 12 octobre, le candidat de l’Undp et celui du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc), Issa Tchiroma Bakary, un autre ministre démissionnaire, ont opté en faveur d’une campagne de proximité, anticipant sur la date du démarrage officiel de la campagne. Bello Bouba Maïgari s’est rendu tour à tour à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, et dans la région de l’Est Cameroun. Après l’étape de Limbé, il est attendu à Nkongsamba, chef-lieu du département du Moungo, dans la région du Littoral. On le voit, ses choix ne sont pas hasardeux et portent en priorité sur les localités historiquement acquises à son parti qui, dans les années 90, constituait une force politique majeure.