
Le siège d’Elections Cameroon et certaines artères de la ville de Yaoundé étaient quadrillés par les Forces de maintien de l’ordre (Fmo) le samedi 26 juillet 2025.
On a eu droit à un déploiement exceptionnel des Forces de maintien de l’ordre (Fmo) ce samedi 26 juillet 2025 à Douala, selon notre correspondant sur place. C’était le même scénario dans la ville de Yaoundé. Certaines artères ont été prises d’assaut par des gendarmes et policiers armés jusqu’au dent. Du rond-point Nlongkak au carrefour Hilton, c’était un calme plat. La route était déserte car les voitures se comptaient au bout des doigts. Il est 11H30 lorsque nous arrivons à l’immeuble rose. La ruelle qui mène vers le siège d’Elecam est noir de policier. Des barricades circonstancielles ont été érigées pour empêcher les véhicules d’emprunter ce tronçon.
A cet endroit les jours ‘’ordinaires’’, les commerçants exposent leurs marchandises. Ils étaient contraints à ne pas se présenter ce samedi au regard du contexte politique. Mais de l’ordre côté de la route, en face du ministère des Finances, de nombreux curieux sont installés autour des casiers de bière. Il est question pour eux de vider quelques bouteilles de bière en attendant la publication de la liste des candidats retenus pour la prochaine élection présidentielle. Ils devisaient à voix basse. Une fois la barricade franchie, on fait face au vide car l’entrée est filtrée. A l’entrée du siège d’Elecam, le contrôle est minutieux. Arme au poing, des policiers scrutent en silence tout venant. En contre bas de l’immeuble siège, le déploiement est pareil avec des barricades et des policiers armés de matraque prêts à faire face à l’adversité. Quelques minutes plus tard, un camion transportant des gendarmes s’est immobilisé à un jeu de pierre de l’entrée d’Elecam.
Une scène ahurissante qui contraste, selon un curieux ayant requis l’anonymat, à celle de 2018 : « De quoi l’Etat a-t-il peur ? Pour une simple publication de la liste des candidats, on a un tel déploiement pour empêcher quoi ou pour faire quoi. On s’interroge sur la nécessité de créer la psychose. Vous avez vu que des Camerounais sont tout de même sortis pour suivre cette étape du prochain scrutin. C’est notre pays à nous tous et les Camerounais n’ont plus peur ». Déjà la veille, une note a fait le tour de la toile. Elle annonçait ce déploiement des Fmo dans certains coins de la capitale politique. Notre interlocuteur dit d’ailleurs n’être pas surpris par le rejet de la candidature de Maurice Kamto : « L’Etat avait peur qu’avec le rejet du dossier de Maurice Kamto, ses soutiens allaient envahir la capitale. J’ai lu la note hier dans un groupe WhatsApp. J’ai compris que le dossier de Maurice Kamto ne devait pas prospérer. C’était prévisible. Notre pays a besoin d’une nouvelle orientation avec de nouvelles figures. C’est mon vœu depuis des années. J’espère que ce vœu va se réaliser ». Les Fmo ont décampé après la fin de la cérémonie de publication de la liste des candidats retenus.