
La 2ème édition des Concertations nationales sur l’intelligence artificielle (Conia) au Cameroun, ouverte avant-hier, s’est achevée ce 08 juillet 2025 au palais des Congrès.
«Il est question de présenter, élaborer la stratégie nationale de développement de l’intelligence artificielle, qui tienne compte de nos réalités locales et résolve le problème des Camerounais ». Cette déclaration du ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, ainsi placé le curseur sur la direction à prendre au cours de la 2ème édition des Concertations nationales sur l’intelligence artificielle (Conia), ouvertes, le 7 juillet 2025 dernier au palais des Congrès de Yaoundé. Les Conia 2025 ont pour but de créer ainsi un cadre d’échange inclusif, interdisciplinaire, et participatif pour asseoir les bases d’un écosystème national souverain, performant et éthique dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA).
Il s’agit pour le Cameroun, de saisir pleinement les opportunités offertes par l’IA, tout en encadrant ses usages de manière éthique, inclusive et souveraine, comme l’a relevé le Minpostel. L’on est ainsi dans une dynamique nationale de valorisation des compétences locales et de structuration de notre écosystème numérique, qui connaît depuis quelques années une montée notable. A preuve, l’émergence de nombreuses startups orientées vers les solutions intelligentes, l’intégration progressive de modules d’IA dans les formations universitaires, et l’intérêt crois sant des jeunes chercheurs et développeurs pour les technologies d’apprentissage automatique. « Ces signaux encourageants indiquent qu’il existe, au Cameroun, un terreau fertile pour faire de l’intelligence artificielle un levier de développement inclusif et un vecteur de compétitivité stratégique. C’est dans cette perspective que les Concertations Nationales sur l’Intelligence Artificielle (CONIA) ont été insti tuées comme un cadre participatif de dialogue stratégique, rassemblant les administrations publiques, le secteur privé, les universités, les startups, la société civile, ainsi que nos partenaires techniques et fi nanciers, afin de bâtir collectivement une vision commune et inclusive de l’IA pour le Cameroun », a souligné Minette Libom Li Likeng dans son propos d’ouverture de grand rendez-vous des acteurs clés de l’écosystème numérique camerounais.
L’intelligence artificielle n’est pas l’apanage des puissances technologiques. « Elle constitue pour notre pays une formidable opportunité de trans formation structurelle. Nous avons des atouts considérables. Le Cameroun dispose d’une infrastructure numérique respectable, avec plus de 12 000 kilomètres de fibre optique terrestre et quatre câbles sous-marins, des points d’échanges Internet, un maillage territorial qui couvre tout le territoire. Cette connectivité, encore sous-exploitée, re présente une base technique solide pour porter les usages de demain », a ajouté le Minpostel dans son exposé inaugural des travaux. La mise en œuvre d’une stratégie de l’IA exige une mobilisation collective, structurée, durable et inclusive. D’où l’appel de Libom Li Likeng : « d’abord à nos administrations publiques : Pour faire de l’IA un outil d’amélioration de la gouvernance, de modernisation des services, de rationalisation de la dépense publique et de renforcement de l’efficacité de l’action de l’État. Je me tourne ensuite à notre secteur privé, aux startups, aux incubateurs, aux PME technologiques : Vous êtes les artisans de l’innovation sur le terrain. Vos initiatives, souvent agiles et audacieuses, constituent un formidable levier pour déployer des solutions concrètes aux défis de notre quotidien. J’en appelle au sens de l’engagement de la communauté académique, aux chercheurs, aux universités, aux centres de recherche : L’IA re pose sur la science, sur les données, sur la rigueur intellectuelle. C’est pourquoi vos contributions sont précieuses pour nourrir notre vision nationale, garantir sa robustesse et anticiper les évolutions technologiques futures ». Les recommandations des Conia 2025 seront une boussole pour mieux appliquer la stratégie nationale de l’utilisation de l’intelligence artificielle.