
Conçue par Adisi-Cameroun et ses entités, DataCameroun, DataCheck, « MyDataCheck » est une solution technologique pour vérifier l’information en quelques instants.
Un coup double. C’est ce à quoi les invités de Data Cameroun ont assisté le 1er septembre à Yaoundé. La présentation du pré-rapport sur les grandes tendances désinformationelles et les narratifs électoraux couplée au lancement officiel de la boîte à outils « MyDataCheck » a réuni les médias, la société civile, les universitaires et des responsables du ministère de la Communication autour d’un déjeuner thématique. La tenue de cette cérémonie s’inscrit dans le cadre du projet Partenariat pour l’intégrité de l’information (PPII) porté par Data Cameroun. Elle a été marquée par deux temps forts. Notamment la présentation du Pré-rapport sur les grandes tendances désinformationelles et les narratifs électoraux. Un exercice effectué par le Dr Roméo Sa’a, sociologue universitaire et chercheur sénior. Ce qu’il faut retenir en premier, c’est que la campagne électorale se déroule également sur les réseaux sociaux sur la forme d’une bataille de l’information dans un contexte marqué par la tenue de l’élection présidentielle le 12 octobre et les élections législatives et municipales en 2026.
Une tendance qui s’observe depuis le scrutin présidentiel de 2018 en raison particulièrement d’un taux de pénétration au réseau internet sans cesse croissant. Il est passé de 11% en 2018 à 43, 9 % en 2024, indique le Dr Roméo Sa’a. Un autre facteur important, un électorat dont une bonne frange est âgée de moins de 35 ans et de ce fait, consomme abondamment les contenus digitaux. En période électorale, la cristallisation du débat politique sur l’espace numérique se caractérise en effet par la prolifération « des campagnes de désinformation ciblant principalement des ethnies, des candidats et leur formation politique. Une tendance qui s’observe depuis fin 2024 », précise Jordan Diffo, chef de projet PPII à Data Cameroun.
Vérification pour tous
Parmi ces tendances, le Dr Roméo Sa’a en a identifié 8 : les fake news, les rumeurs, le hors contexte, le deepfakes, la manipulation des chiffres, les discours conspirationnistes, l’usurpation, la propagande. Avec l’avènement de l’IA, la désinformation est de plus en plus sophistiquée. Pour rédiger son avant-rapport, le chercheur senior a mis en place une méthodologie claire. Elle s’est basée sur une observation directe et indirecte des réseaux sociaux pendant 7 mois, de février à août 2025. Elle s’est également appuyée sur l’analyse des mécanismes de fabrication des fake news et de leur diffusion, etc. « Facebook est utilisé à 90% pour diffuser la désinformation. Nous avons également d’autres réseaux sociaux comme YouTube », explique le Dr Roméo Sa’a. Le chercheur présentera son rapport final en décembre 2025. L’objectif de la présentation de ce document est de sensibiliser les internautes et de mettre en place une solution efficace contre la fake news, augmenter la circulation d’une information vérifiée et assainir l’espace numérique. En guise de solution, en plus du fonctionnement effectif du pureplayer DataCheck.org, la solution technologique « MyDataCheck » a officiellement été présentée le 1er septembre. MyDataCheck est un ensemble d’outils disponible sur une plateforme. Elle permet la vérification instantanée de l’information. D’usage facile, elle a été conçue pour être utilisée par un citoyen lambda. Elle intègre aussi l’IA comme outil. Ce qui lui permet de rechercher, comparer et analyser des images et des textes. », explique Gilles Keumeni, développeur Fullstack à Data Cameroun.
Selon l’ICT spécialiste, MyDataCheck a été conçue en tenant compte des spécificités du contexte africain. La boîte à outils est gratuite et disponible en ligne et sur whatsapp. Son prototype est toujours en cours d’amélioration. Une version définitive sera présentée en fin d’année.