Le meeting du candidat investi par le Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc) a fait courir militants, sympathisants et curieux vendredi dernier à l’esplanade du lycée de Tsinga à Yaoundé.
« En nous refusant l’esplanade du stade omnisports Ahmadou Ahidjo, les décideurs croyaient étouffer notre meeting ici à Yaoundé. Malheureusement, c’était peine perdue ». C’est le commentaire d’un militant déterminé du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) vendredi dernier à l’esplanade du lycée de Tsinga. C’est ici dans l’arrondissement de Yaoundé 2e, qu’Issa Tchiroma Bakary a tenu son meeting. Cette rencontre était prévue à l’esplanade du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo ou à Olembé selon certaines sources. Mais le parti a reçu une fin de non-recevoir. « C’est regrettable qu’on puisse vivre ça en cette période de campagne. Quand il n’y a pas élection, on interdit aux partis de l’opposition de se déployer. Quand il y a élection, on cherche à limiter le déploiement des partis. Comment on peut empêcher aux candidats de se déployer sur le terrain. Vous avez des fonctionnaires qui ne servent pas la nation, mais servent le parti au pouvoir pour une promotion. C’est regrettable. À un moment, il faut arrêter la politique de l’époque coloniale où c’est le colon qui dictait sa loi. Cette manière de faire doit cesser dans ce pays parce que tous les candidats sont sur la même ligne de départ », vocifère un militant en colère.
Malgré la délocalisation de ce meeting, le quartier Tsinga était noir de monde. Le concert incessant de klaxons alourdissait le climat festif. Car les militants et sympathisants étaient déterminés à donner de la voix. Déjà à 13 heures, l’esplanade du lycée de Tsinga était noire de monde. Sur le podium affrété pour la circonstance, le protocole procédait au dernier réglage sous un soleil décapant. Malgré ce climat repoussant, les militants sont restés assis pour certains et debout pour d’autres à l’effet d’accueillir leur candidat dont l’arrivée était annoncée pour 15 heures. « Il ne peut pas arriver ici avant 16 heures. Nous sommes vendredi. Issa Tchiroma est à la mosquée pour la prière. C’est après la prière qu’il va rallier le lieu du meeting », nous glisse une voix avisée. Malgré la longue attente, l’esplanade ne désemplissait pas. Des chants à la gloire d’Issa Tchiroma Bakary fusaient de toute part. On pouvait alors entendre : « Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive, au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive ».
L’appel au changement
C’est à 16 H 30 que la voiture ayant à son bord Issa Tchiroma Bakary fait son entrée. Malgré l’espace exigu réservé pour la campagne, les militants n’avaient d’yeux que pour lui. Chacun sortait son téléphone pour immortaliser ce moment. Une escouade de gendarmes déployés sur les lieux a été très vite envahie par la foule en liesse. D’un sourire satisfait, le candidat à l’élection présidentielle, à travers le toit panoramique de la voiture qui le conduisait, saluait des deux mains, les militants, sympathisants et curieux venus à sa rencontre. Certains brandissaient leurs cartes d’électeurs avec fierté. C’est le cas d’Ibrahim Moussa : « Je vais aller voter Issa Tchiroma. On veut le changement dans ce pays. 43 ans, c’est trop. J’ai des diplômes et pas de relation pour obtenir un poste. Je suis obligé de vendre à la sauvette pour tenir. Nous voulons une nouvelle société avec des valeurs afin que les pauvres obtiennent aussi une vie décente. On veut une société juste où l’équité est la norme. Je pense que Paul Biya ne peut plus rien apporter à ce pays. Il a fait ce qu’il pouvait en 4 décennies ». Dans ce raz de marée, un groupe de jeunes attiraient la curiosité. Sur les t-shirts qu’ils portaient, on pouvait lire : « Tchiroma, mon bon ‘’diable’’, je le vote » ; un clin d’œil fait à l’évêque de Yagoua. « Je pense que cela traduit le désespoir d’une jeunesse qui a attendu un mieux-être pendant longtemps. Ils suivent ainsi le discours de l’évêque de Yagoua. Ça montre à quel point des jeunes sont désespérés. Je ne peux pas parler de diable même si je comprends l’image derrière. Les Camerounais ont besoin d’un président à l’écoute, un président qui n’est pas distant. Il est clair que les jeunes veulent voir un autre système avec un président qui vient à leur rencontre en dehors des discours. Depuis plus de 6 ans, le président n’est pas allé dans les régions en crise. Ce qui n’est pas normal à mon ami. Paul Biya a donné ce qu’il pouvait. Je pense qu’il faut avoir le courage de le dire. Tout n’est pas noir », souligne un curieux.
« Votez et protégez vos votes »
Face à l’affluence, le candidat Issa Tchiroma Bakary n’est pas sorti de son véhicule. Car l’estrade était également prise d’assaut. C’est donc à travers le toit panoramique du véhicule que l’ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle a tenu son discours de campagne. Il a invité les électeurs à se rendre massivement dans les bureaux de vote le 12 octobre prochain : « soyez prêts à voter. Lorsque vous aurez fini de voter à partir de 16H, vous allez surveiller votre vote. Parce que le changement, c’est le peuple qui a demandé… Peuple du changement, personne ne peut vous battre… Tchiroma c’est la volonté du peuple. J’ai la solution à vos problèmes ».
Un harangueur de foule. Il a dénoncé le chômage, des chômages. Il est déterminé à faire des jeunes des partenaires au développement afin qu’ils soient créateurs de richesse. C’est sous les applaudissements nourris de ses partisans qu’il a quittés l’esplanade de Tsinga après la prise de parole du Pr Aba’a Oyono entre autres. La caravane d’Issa Tchiroma s’est rendue dans le Nord-Ouest, Ouest, Sud-Ouest et dans le Littoral ce week-end.
Author: Solière Champlain Paka
Je suis un journaliste passionné par l'écriture et les métiers de la voix. L'humilité me permet d'apprendre, de comprendre et de partager le fruit de mes recherches sans restrictions. Mon éclectisme m'a conduit depuis plusieurs années maintenant, vers les questions Politiques, Culturelles, sportives ...
