
Après examen, le Conseil électoral va arrêter et publier la liste des candidats 60 jours au moins avant la date du scrutin selon l’article 126 du code électoral. Notification en est faite immédiatement au Conseil Constitutionnel.
Le fauteuil présidentiel est très convoité cette année. De 25 dossiers déposés en 2018, on est passé à 83 dossiers de candidatures déposés à Elections Cameroon (Elecam). Les postulants ne cachent pas leurs ambitions de remplacer Paul Biya au pouvoir depuis 1982. Âgé de 92 ans, donc 43 au sommet de l’Etat, il veut briguer un 8e mandat consécutif. En effet, le Secrétaire général du Rdpc, Jean Nkuete a déposé son dossier à la direction général d’Elecam à Yaoundé. Comme en 2018, Maurice Kamto sera encore de la partie. Pour cette échéance, il a été investi par le Manidem d’Anicet Ekane. Cabral Libii, 3e en 2018 avec le parti Univers, a postulé sous la bannière du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). De manière symbolique, Joshua Osih, candidat du Social democratic front (Sdf), a déposé son dossier de candidature à Bamenda. Car la peur règne dans la région du Nord-Ouest depuis fin 2016.
Les curiosités
D’autres grands partis politiques ont également investi des candidats. Les ministres démissionnaires, Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary vont défier leur ancien patron à ce scrutin. Le parti Univers a investi Akere Muna. A l’Union démocratique du Cameroun (UDC), c’est Tomaino Ndam Njoya qui a été investie pour le scrutin du mois d’octobre prochain. Sept des neuf partis politiques retenus en 2018 sont en course en dehors du Mrc et du Mcnc. Parmi les 83 postulants, 57 sont investis par des partis politiques alors que 26 se présentent comme des candidats indépendants. Un engouement particulier car au Rdpc, au-delà de Paul Biya, Theiler Onana a également déposé son dossier sous la bannière du parti des flambeaux. L’Union des populations du Cameroun (Upc) a trois dossiers sur la table, le parti Univers en a déposé deux tout comme le Manidem. Ce florilège de candidatures ne passe pas inaperçu. Pour le Pr Viviane Ondoua Biwole, « C’est le révélateur de grands dysfonctionnements dans la gouvernance… J’ai très peur pour ce pays », relève-t-elle pour s’en offusquer dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
Et après le dépôt de dossiers…
Après les dix jours consacrés aux dépôts des dossiers de candidatures (11 juillet-21 juillet, Ndlr), Elecam, l’organe chargé de l’organisation des élections, va procéder à l’examen des dossiers. Cette étape consiste à s’assurer que les postulants remplissent toutes les conditions prévues par la réglementation en la matière. L’article 125 du code électoral est clair : « Le Conseil électoral peut accepter ou déclarer irrecevable une candidature. La notification de la décision motivée de rejet d’une candidature est faite à l’intéressé par le Directeur général des Élections. Une copie de ladite décision est immédiatement communiquée au Conseil constitutionnel. La décision de rejet d’une candidature ou celle portant publication des candidatures peut faire l’objet d’un recours devant le Conseil Constitutionnel, dans les conditions fixées par les articles 128, 129 et 130… ». L’arbitre 126 quant à lui indique que : « Soixante (60) jours au moins avant la date du scrutin, le Conseil électoral arrête et publie la liste des candidats. Notification en est faite immédiatement au Conseil Constitutionnel ». Les postulants seront fixés sur leur sort dans les prochaines semaines.