
Le candidat du Pcrn a animé un meeting à la place des fêtes devant plus de 2000 jeunes.
La place des fêtes de Ngaoundéré vibrait le lundi 6 octobre 2025 au rythme des slogans du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). Près de 2000 militants et de curieux ont bravé la pluie qui s’est abattue sur la ville pour écouter le message du candidat à l’élection présidentielle, Cabral Libii, qui poursuit sa grande tournée dans le septentrion. Dans une atmosphère électrique, ponctuée de chants, de danses et de cris d’espoir, le jeune leader politique a livré un discours articulé autour de l’industrialisation, la jeunesse et le changement politique. Selon Cabral Libii, « le peuple camerounais a soif de changement. Il est temps d’écrire une nouvelle page de notre histoire », lance-t-il à ses supporters.
Cette déclaration a été accueillie par une clameur. Porté par une foule en liesse, le candidat du Pcrn a dénoncé 43 ans de stagnation avec le régime de Paul Biya, ponctués d’injustices et d’abandon des régions septentrionales. Selon lui, le Cameroun dispose d’immenses ressources humaines et naturelles, mais « reste prison nier d’un système politique qui a confisqué les rêves de toute une génération ». Dans un ton ferme, il a évoqué son récent trajet sur la route Ngaoundéré–Garoua, symbole, selon lui, de la faillite des politiques publiques. « Quand on emprunte cette route, on comprend qu’il est impossible de voter pour Paul Biya. C’est une honte nationale. Comment peut-on parler de développement avec des routes pareilles ? », insiste-t-il.
L’Adamaoua au cœur du projet industriel
Dans un passage très attendu de son discours, Cabral Libii a promis de faire de l’Adamaoua un pôle industriel majeur du Cameroun. « L’Adamaoua ne sera plus seulement le grenier du pays. Elle deviendra un centre de transformation, un territoire d’innovation et un moteur économique », a-t-il assuré. Le candidat du Pcrn a présenté un plan d’action en trois axes : industrialiser la production locale, soutenir l’entrepreneuriat jeune et créer des emplois massifs dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures. Son objectif : trois millions d’emplois pour les jeunes camerounais au cours de son mandat. Pour concrétiser cette ambition, Cabral Libii propose la création d’un Fonds national d’investissement jeunesse et la mise en place d’incubateurs régionaux pour appuyer les startups. « Nous devons produire ici, transformer ici et vendre ici. C’est ainsi qu’on bâtira la prospérité locale et nationale », a-t-il promis. Sous la grande bâche blanche de la place des fêtes, l’enthousiasme était palpable. Des jeunes vêtus de t-shirts à l’effigie du Pcrn scandaient « Le Cameroun, c’est maintenant ! », « Cabral Président ! ». Plusieurs délégations venues de Tignère, Meiganga, Belel ou Mbé avaient fait le déplacement dès l’aube pour assister à ce qu’ils décrivent comme « le réveil de l’Adamaoua ». Amina, étudiante en économie à l’Université de Ngaoundéré confie : « Cabral dit ce que nous vivons. Il parle des routes, du chômage, du manque d’opportunités. Il comprend la jeunesse. » Même son de cloche chez Moussa Bako, jeune entre preneur dans l’agroalimentaire. « Si on industrialise l’Adamaoua, tout change. On peut transformer le lait, le coton, le maïs ici même. C’est ce que nous attendons depuis toujours. » Au-delà des promesses économiques, Cabral Libii s’est livré à une critique acerbe du régime en place, qu’il accuse d’avoir « figé le pays dans la pauvreté et la dépendance ». « On ne peut pas gouverner un pays avec des slogans et des cérémonies. Il faut gouverner avec des idées et du courage », a-t-il lancé, déclenchant une standing ovation.
Il a invité les populations de l’Adamaoua à « refuser la peur et la résignation », rap pelant que le 12 octobre prochain représente, selon lui, « un rendez-vous décisif entre le passé et l’avenir », « Nous devons oser le changement. L’Adamaoua a toujours été un carrefour du courage. Montrez-le encore une fois ! », a-t-il exhorté. Le meeting de Ngaoundéré s’inscrit dans la tournée septentrionale du candidat, entamée quelques jours plus tôt à Garoua et Maroua. Par tout, le mot d’ordre est le même : mobiliser pour l’alternance. Selon plusieurs observateurs, la forte affluence à Ngaoundéré témoigne de la montée en puissance du Pcrn dans le Grand Nord, un territoire longtemps acquis au parti au pouvoir. Ahmadou Abbo, directeur régional de campagne du candidat Cabral Libii, l’Adamaoua résume l’état d’esprit général « Ce n’est pas seulement une campagne, c’est un mouvement de renaissance. Les Camerounais veulent respirer, et Cabral in carne cet espoir. » Avant de quitter la scène, Cabral Libii a pris quelques minutes pour remercier la population de l’Adamaoua pour son accueil chaleureux. Dans un ton grave et déterminé, il a conclu « Le changement ne viendra pas de l’extérieur. Il viendra de vous, du peuple. Ensemble, nous allons bâtir un Cameroun du mérite, du travail et de la justice. » La foule a répondu par un tonnerre d’applaudissements, avant que le cortège du candidat ne s’ébranle, direction Meiganga, prochaine étape d’une campagne qui gagne en intensité.