
Le chef des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies s’est exprimé mardi sur les restrictions de l’espace civique et démocratique au Cameroun à l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre.
Un processus électoral déjà entaché d’irrégularités. C’est du moins ainsi que l’Organisation des Nations Unies (ONU) considère l’environnement autour de la prochaine élection présidentielle au Cameroun. Au rang de celles-ci, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme évoque les restrictions de l’espace civique et démocratique, mais surtout l’exclusion de certains candidats. « L’égalité d’accès à la participation aux processus électoraux pour tous les Camerounais est absolument essentielle. Toute mesure susceptible de priver certaines parties de la société camerounaise de leurs droits devrait faire l’objet d’une attention immédiate », a dit le Haut-commissaire Volker Türk. Évoquant des craintes quant à la possibilité pour les électeurs d’exprimer librement leur volonté, il a exhorté les autorités camerounaises à prendre « des mesures urgentes pour garantir un environnement propice à des élections libres, transparentes, inclusives et honnêtes ».
Mardi, lors du point de presse bi-hebdomadaire organisé à Genève, Jeremy Laurence, porte-parole du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré : « Nous appelons aujourd’hui le Gouvernement du Cameroun à garantir un environnement propice à un scrutin libre, transparent, inclusif et véritable. Un accès équitable à la participation aux processus électoraux pour tous les Camerounais est absolument essentiel. » Les inquiétudes de l’ONU découlent d’une série d’événements récents. Le rejet par le conseil électoral d’Elecam, puis par le Conseil constitutionnel de la candidature de Maurice Kamto, le principal opposant au pouvoir, en est l’un des plus flagrants. Mais il y a aussi l’arrestation, le 04 août dernier, de 53 sympathisants de l’opposition devant le Conseil constitutionnel. Ils ont été accusés de troubles à l’ordre public, de rassemblement illégal, de rébellion et d’incitation à la révolte et placés en garde-à-vue administrative. « Si la libération des 53 partisans de l’opposition est une bonne nouvelle, ils n’auraient tout simplement pas dû être arrêtés. Nul ne devrait être arrêté pour avoir exercé ses droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique », a déclaré M. Türk.
Les restrictions évoquées par le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme concernent également des faits plus anciens. L’interdiction notamment de certaines organisations de la société civile. « Le gouvernement ne devrait pas réprimer le travail essentiel des organisations de la société civile et des médias », a indiqué le chef des droits de l’homme de l’ONU.