
La Cour d’appel du Littoral a rendu son verdict, mercredi 15 octobre, dans le procès de l’assassinat d’une jeune enseignante de 31 ans, survenu le 28 novembre 2023 à Douala des suites de violences conjugales.
Après quatre mois et deux semaines de débats intenses, le procès en appel du sieur Éric Bekobe Mvondo, l’assassin de l’enseignante Diane Yangwo, a connu son épilogue ce mercredi 15 octobre 2025. L’époux de la défunte a écopé d’une peine de 20 ans de prison ferme, après avoir été reconnu coupable de « coups mortels » ayant entraîné le décès de son épouse, à l’époque enseignante de langue anglaise au lycée bilingue de Nylon-Brazzaville et âgée de 31 ans au moment de son décès. Dans la foulée, la Cour a délivré un mandat d’arrêt contre le mis en cause afin qu’il purge sa peine. Le verdict a été prononcé par le juge Raymond Billong en présence de la famille de la défunte et de son conseil, qui a manifesté un léger soulagement, bien que peu satisfaite par le motif retenu, à savoir « coups mortels », déjà évoqué quelques mois plus tôt par le tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri. Autant les proches de la défunte que leur conseil, maître Charlotte Tchakounte, estiment que le chef d’assassinat est plus approprié pour désigner les faits survenus au domicile du couple Bekobe-Yangwo, il y a deux ans.
Ce motif d’assassinat aurait pu valoir au mari assassin, une peine d’emprisonnement à vie. « C’est nettement mieux que la précédente décision », s’est néanmoins consolée l’avocate. Une décision « complaisante » en instance Aussitôt ouvert, le 21 mai dernier à la Cour d’Appel du Littoral, le procès en appel avait été renvoyé au 18 juin, pour permettre à la famille de désigner son représentant légal et aux différentes parties de produire la liste de leurs témoins, conformément à l’article 414 du code de procédure pénale. Le troisième motif évoqué par la Cour était la non-extraction d’Eric Bekobe, dont la Cour supposait qu’il était toujours incarcéré à la prison centrale de Douala en dépit de la décision jugée « complaisante » que le Tgi du Wouri venait de prononcer. Après la commission de son forfait, Éric Bekobe Mvondo avait été interpelé et placé sous mandat de dépôt provisoire à la prison centrale de New-Bell. Au cours de son procès au Tgi du Wouri, il avait plaidé coupable. Le 1er avril 2025, Éric Bekobe écope d’une condamnation à cinq ans de prison avec sursis. Une peine assortie d’une amende symbolique de 52 000 F CFA, qui avait suscité l’indignation de la famille de la victime et des organisations féministes camerounaises.
Les faits pour lesquels Éric Bekobe est condamné remontent à fin 2023. Le rapport de l’autopsie réalisée sur la dépouille de l’enseignante évoquait une « violence physique compliquée d’hémorragie interne abdominale ». Ces organisations exigent aujourd’hui l’adoption d’une loi spécifique pour réprimer sévèrement les auteurs de féminicides et dissuader d’autres adeptes de violences conjugales.