
Les hommes de Dieu relèvent entre autres la présence des personnes décédées dans le fichier électoral et l’existence des bureaux sur le terrain, pourtant absents de la liste officielle d’Elecam.
La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) était engagée le 12 octobre dernier sur le terrain de l’élection présidentielle. Au lendemain de ce scrutin couru à travers le pays et à l’étranger, elle a tenu à faire le bilan de son déploiement. En effet, 202 observateurs accrédités ont couvert 12 257 bureaux de vote. Dans une déclaration datée du 19 octobre dont Le Jour a eu copie, Andrew Fuanya Nkea, archevêque de Bamenda et président de la Cenc a salué d’entrée, le travail effectué par Elections Cameroon (Elecam). Car les bureaux ont ouvert à l’heure. Toutefois, le président de la commission Justice et Paix a relevé pour le déplorer des irrégularités qui entravent « sérieusement notre marche vers la démocratie ».
Parmi les régulations relevées par le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, on peut citer : la délocalisation de certains centres de votes ; la non-actualisation du fichier électoral dans lequel se trouvent les noms des personnes décédées ; certaines poubelles étaient disposées de manière à permettre à l’électeur de voir les bulletins jetés par l’électeur précédent, ce qui était de nature à influencer le vote ; on note également des cas de bureaux qui existent sur le terrain, mais qui sont absents sur la liste officielle d’Elecam. « Il a été constaté que le procès-verbal préparé par Elecam est signé par les représentants des partis présents dans le bureau de vote sur la première et la dernière page et non sur les pages du milieu qui portent le décompte des voix tel que publié dans le bureau de vote », déplore-t-il. Au lendemain de l’élection, les électeurs sont sur le qui-vive.
À quelques jours de la publication des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, la nation retient son souffle. Dans plusieurs villes du pays, les stigmates des violences post-électorales restent visibles. Car des électeurs avaient pris d’assaut plusieurs édifices suite à des accusations de manipulations, de fraude massive et de falsification des procès-verbaux. « C’est malheureux pour notre pays de voir ce genre d’images. Les vidéos circulent et les acteurs de ces mascarades sont identifiables. Certains ont les chasubles d’Elecam. On a vu un représentant de l’administration se repentir sur la toile. On a touché le fond. Tout est faux dans ce grand pays jadis respecté. Aujourd’hui, on est devenu la risée du monde. J’ai vraiment honte pour ce pays », dénonce un électeur. Les tensions sont loin d’être retombées malgré le calme apparent. Dans les réseaux sociaux, les internautes attendent la « vérité des urnes ». « Et la vérité vous rendra libres », a conclu Andrew Fuanya Nkea, archevêque de Bamenda et président de la Cenc.





