Jean Simon Ongola : Une attente patiente et responsable de la vérité des urnes

Jean Simon Ongola

Au terme d’une campagne électorale à bien des égards critiquables, dont le seul objectif était de façonner le consentement du peuple camerounais, nous assistons impuissants et parfois indignés à la manipulation consciente et intelligente de l’opinion, par la revendication de la victoire alors que le processus électoral est en cours. La recherche du chaos social, instrumentalisé par une partie de l’élite politique de l’opposition à des fins insurrectionnelles, est plus que jamais d’une actualité brulante. La manipulation sous couvert de ne pas voler la victoire du peuple comme le clament certains est une réelle préoccupation pour tous. L’honnêteté intellectuelle s’oppose au mensonge et à l’occultation de données pertinentes avant la proclamation des résultats par les institutions qui en ont la charge. ELECAM et le Conseil constitutionnel sauront prendre leur responsabilité devant le peuple et l’histoire.

Croire que les citoyens sont incapables de comprendre ce qui est en jeu en distillant ce que Platon appelait « pieux mensonges » est une injure à notre intelligence collective. Une conscience sociale s’est développée du fait des progrès de l’éducation, mais aussi de la volonté du Président Paul BIYA de conduire le Cameroun sur les voies escarpées de la démocratie. L’éthique dans la vie politique s’oppose à une intention de convaincre par la manipulation en suscitant l’émotion et la peur. Rien ne doit contredire notre idéal démocratique et les valeurs qui fondent l’unité nationale et le vivre ensemble. La seule chose qui doit guider les uns et les autres c’est une attente patiente et responsable de la vérité des urnes. Il est détestable, cynique et condamnable de susciter l’adhésion des camerounais en essayant de semer le désordre dans le peuple rabaissé à l’état de pantins paniqués. La démocratie mérite d’être vécue par des citoyens lucides et informés. L’utilisation de la ruse dans les éléments de langage de la communication au service d’une ambition présidentielle légitime est une utopie, qui comporte des limites qu’oppose la loi électorale.

Le peuple doit être vigilant et se méfier du pompier pyromane qui allume le feu pour faire avancer son agenda. Gagner, quoi qu’il en coûte l’élection présidentielle, n’autorise personne à jouer avec l’avenir de la patrie qui demeure notre patrimoine commun. Le devoir citoyen et l’obligation républicaine condamnent avec fermeté toute initiative qui tendrait à contrarier un aboutissement dans le respect de la loi du processus électoral en cours. Créer une réalité biaisée en mettant en relief ce qui vous arrange nous stupéfait tous. Le peuple a déjà exprimé son choix par les urnes, les résultats sont attendus. La méthode qui consiste à créer la méfiance des camerounais les uns vis-à-vis des autres est de la « subversion sociale ». La polarisation de la société camerounaise, habilement orchestrée dans l’objectif de s’autoproclamer vainqueur d’une élection, qui nous engage tous, peut avoir des conséquences désastreuses dans l’avenir et le devenir du Cameroun. La rhétorique qui consiste à désigner dans la population des victimes, à monter un bourreau et se présenter en sauveur pour plonger le peuple dans la panique est une mise en scène digne d’un film d’horreur et une violation flagrante de notre idéal démocratique. Le peuple camerounais, de par sa maturité ne laissera le droit à personne de l’enrégimenter.

Alors qu’on a fabriqué la désinformation bien avant le scrutin du 12 octobre 2025, aujourd’hui, on essaye de faire croire au peuple qu’une grande victoire électorale veut lui être « volée ». Quelle piteuse image pour une démocratie. S’obstiner à contester des résultats qui ne sont pas encore connus peut s’assimiler à une auto-exclusion du rituel démocratique. Si la victoire du Président Paul BIYA est proclamée, nous sommes en droit de nous demander jusqu’où ira le déni de cette victoire. Les messages alarmistes de certains médias et dans les réseaux sociaux sont à prendre au sérieux, car après le processus de validation du scrutin, le seul recours possible sera la violence. Certains médias préfèrent encore faire l’autruche et ignorer la personnalité et le dessein de Monsieur ISSA TCHIROMA BAKARY. Ce qui semble encore être une habile stratégie postélectorale peut se transformer en cauchemar pour tous les camerounais. Une seule règle prévaut aujourd’hui c’est la surenchère et le renversement des rôles.

Au terme du processus de validation du candidat gagnant, ce qui compte pour nous, c’est le Cameroun d’abord, son unité, sa sécurité, sa stabilité, cette phrase prononcée par John KENNEDY est valable pour le peuple camerounais « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays » et j’ajouterai pour préserver la paix et la cohésion nationale. Restons serein, F. Roosevelt disait en son temps au peuple américain, « la seule chose dont nous devons avoir peur est la peur en elle-même ». Monsieur Issa TCHIROMA joue exactement la partition qu’il reprochait au Pr KAMTO lors de l’élection de 2018. Mais la seule vérité sortira des urnes.

Jean Simon Ongola
Ancien député
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