
L’auteur du livre ‘’100 propositions pour restaurer le Cameroun. Vision 2040’’ revient sur la présentation de son ouvrage à la diaspora à Paris et sur les stratégies qu’il contient.
La 3e cérémonie de dédicace du livre s’est tenue le 4 octobre à Paris. Comment ce public a-t-il accueilli l’ouvrage ?
L’accueil a été très positif. La diaspora, par sa diversité d’expériences, a manifesté une réelle volonté de s’impliquer dans la réflexion stratégique autour du développement. Beaucoup ont salué la rigueur de la démarche, qui s’appuie sur une analyse systémique et sur des solutions pragmatiques.
Pourquoi était-il important pour vous de présenter l’ouvrage à la diaspora ?
La diaspora camerounaise représente un capital humain exceptionnel. Ses membres disposent d’une expertise technique, d’un réseau international et d’une capacité d’analyse qui peuvent nourrir les réformes structurelles dont le pays a besoin. Présenter l’ouvrage à ce public, c’était donc élargir le débat à une communauté capable de contribuer concrètement à la conception et à la mise en œuvre de politiques publiques efficaces.
Ce sera où après Paris ?
Nous poursuivrons la démarche dans une logique de dialogue permanent. Après Yaoundé, Douala et Paris, nous irons à la rencontre des communautés de la diaspora nord-américaine et des acteurs régionaux au Cameroun. Nous avons aussi ouvert une plateforme d’échanges en ligne (octavejokung.cm) qui permet d’analyser ensemble la faisabilité de plusieurs propositions, comme la numérisation du système de santé ; la transparence du patrimoine des décideurs ou la fiscalité adaptée aux PME et TPE.
Notre objectif est de transformer ces 100 propositions en plans d’action mesurables et reproductibles.
Le Cameroun dispose déjà d’outils d’aide à la décision tels que le DSCE et la SND30. Comment vos propositions s’y inscrivent-elles ?
Nous ne prétendons pas remplacer les cadres existants, mais les compléter par une approche d’ingénierie de la mise en œuvre. Les stratégies précédentes sont riches en orientations macroéconomiques ; notre travail s’attache à renforcer leur volet microéconomique et opérationnel. Nous proposons des indicateurs de performance, des outils de suivi et des mécanismes de redevabilité adaptés aux réalités locales.
L’enjeu est de replacer l’humain au centre des politiques publiques, en articulant capital humain, institutions et infrastructures dans un cadre de bonne gouvernance. Cette approche offre un véritable potentiel de conseils stratégiques pour les administrations, les collectivités et les organisations partenaires.
Quels sont les points saillants sur lesquels vous comptez concentrer vos efforts ?
L’un des défis majeurs réside dans la reconstruction d’une culture de performance et de responsabilité. Cela passe par la valorisation du travail bien fait, la transparence, la ponctualité, la qualité du service public et le mérite. Sur le plan institutionnel, il s’agit de consolider la planification, de clarifier les rôles entre acteurs et de renforcer la coordination intersectorielle. Notre mission, en tant qu’experts, est de traduire ces valeurs en méthodologies concrètes, en outils de gestion, de suivi et d’évaluation, pour accompagner les décideurs dans la transformation réelle des politiques publiques.