
Les chauffeurs et transporteurs de la zone CEMAC dénoncent les difficultés persistantes sur les corridors routiers, notamment les extorsions de fonds et les tracasseries, et appellent à une mise en œuvre réelle de la libre circulation des biens et des personnes.
Agressions, mises à tabac, extorsions de fonds aux postes frontaliers avec des montants variant de 100 000 à plus de 150 000 FCFA, vol des marchandises, assassinats et tracasseries de toutes natures : tels sont les maux dont souffrent les chauffeurs de la zone CEMAC. Face à cette situation alarmante, les principaux syndicats de chauffeurs et transporteurs de la sous-région ont lancé un cri d’alarme lors d’une conférence de presse tenue le 1er septembre 2025 à Yaoundé, dénonçant les difficultés qu’ils rencontrent sur les corridors routiers. Face à cette situation, les syndicats ont annoncé leur intention de mener des actions pour interpeller les responsables des contrôles frontaliers et les institutions de la CEMAC afin de faire respecter la libre circulation des biens et des personnes dans la zone.
Ahmadou Bassirou, nouveau Président élu de la Fédération Syndicale des Ouvriers de Transport et activités connexes de la Cemac/Ceeac (FESYOTAC), a lancé un vibrant plaidoyer pour une mise en œuvre réelle de la libre circulation sur le terrain. « Nous allons prendre nos responsabilités face à ce qui s’apparente à un slogan politique. À ce titre, plusieurs actions seront engagées, notamment un important déploiement de nos équipes au niveau des différents corridors transfrontaliers, ce qui nous permettra de toucher du doigt la réalité vécue par nos camarades. Il sera aussi question de mener une plaidoirie auprès des institutions de la Cemac et des Chefs d’États, que nous saisirons via des correspondances. De plus, nous comptons interpeller les responsables des contrôles frontaliers, afin d’être suffisamment édifiés sur les mobiles de nombreuses extorsions auxquelles nous faisons face », a précisé le nouveau président qui prendra fonction en novembre prochain. Les corridors Douala-Kousseri (plus de 150 postes de contrôles mixtes police-gendarmerie), Kousseri-N’djamena, Beloko-Bangui et Touboro-Kouteré au Tchad sont des illustrations parfaites de ces difficultés. Les chauffeurs et transporteurs rencontrent un chapelet non exhaustif d’obstacles, malgré l’engagement pris par les Chefs d’États et l’existence de conventions collectives.
À chaque poste frontalier, il faut débourser d’importantes sommes d’argent pour rallier le pays voisin. Les enjeux sont donc multiples pour le nouveau président de la FESYOTAC, pour qui l’effectivité de la libre circulation des biens et des personnes est l’un des défis majeurs de ses deux années de mandat. Rappelons que cette fédération a vu le jour en 2021, réunissant plusieurs organisations syndicales des pays de la Cemac, avec pour objectif phare de fédérer les efforts afin que les conducteurs puissent également tirer profit des activités de transit partout en Afrique Centrale





